Anthony Magnin, secrétaire d’accueil à Checkpoint Genève, un service de Dialogai
Rencontrez un des membres de l’équipe de Dialogai et Checkpoint Genève. Avec un parcours académique et des engagements notables, Anthony nous partage son expérience au sein de notre association, ses opinions sur l’évolution de la santé sexuelle en Suisse et sa vision de l’avenir.
Quel est ton parcours ?
Avant Checkpoint Genève, j’ai essentiellement travaillé dans l’accompagnement social et juridique de personnes vulnérables, qu’il s’agisse de demandeur.euse.x.s d’asile, réfugié.e.x.s, ou encore jeunes faisant face à diverses difficultés (logement, chômage, usage de drogues, etc.). J’ai beaucoup appris de mes diverses expériences professionnelles, mais j’ai aussi été souvent déçu du manque de moyens et de l’inadaptation de l’aide apportée par les services en place. L’humain avait tendance à trop être effacé derrière des logiques économiques, administratives et procédurières, et ce, au détriment des personnes accompagnées.
Après une longue pause dédiée au voyage et à la redéfinition de mon projet professionnel, je suis revenu m’installer dans la région avec l’envie d’y trouver un emploi plus administratif mais toujours au service du public et de causes qui me sont chères. Lorsque j’ai vu l’annonce pour le poste d’assistant administratif à Checkpoint Genève, il m’a semblé que cela correspondait à mon projet. J’ai eu la chance d’être recruté et je suis maintenant ravi de travailler avec l’équipe de Checkpoint Genève depuis quelques mois.
En quoi consiste ton travail à Dialogai/Checkpoint Genève ?
Je travaille à la réception de Checkpoint Genève, ce qui consiste en deux choses principales : l’accueil des patient.e.x.s et le suivi administratif des dossiers.
Une part importante de mon travail consiste donc à accueillir, orienter, et informer les patient.e.x.s sur les services que nous proposons et sur notre mode de fonctionnement. Il s’agit de faire en sorte qu’iels se sentent à l’aise dès leur premier contact avec le centre Checkpoint Genève, de sorte qu’iels puissent se sentir libre de faire part de toutes difficultés ou inquiétudes qu’iels auraient auprès des soignant.e.x.s en particulier.
La part administrative, plus répétitive mais néanmoins nécessaire, permet de faciliter le travail du personnel soignant en assurant la gestion des plannings, le suivi des dossiers et des facturations, etc.
Selon toi, quels seront les grands enjeux de santé en 2023-2024 ?
Il y en a beaucoup mais j’en vois deux principaux : tout d’abord, permettre un meilleur accès à la PreP en Suisse que ce soit en termes tarifaires (prix moins cher, prise en charge par les assurances, …) ou en termes de facilité et confort de traitement. Certains pays proposent par exemple la PreP injectable, ce qu’un certain nombre de patient.e.x.s préfèreraient car moins contraignant qu’une prise quotidienne. Cependant, ce traitement n’est pas encore disponible en Suisse…
L’autre enjeux important à mes yeux est celui de la formation des personnels médicaux aux questions LGBTIQ+. Nous avons encore trop souvent des témoignages de patient.e.x.s qui ont fait face à des discriminations, des jugements inappropriés/irrespectueux ou qui ont été mal orienté.e.x.s et conseillé.e.x.s par des professionnel.le.x.s de santé (parfois de bonne foi mais qui partaient du principe d’avoir à faire à une personne cis-hétéro). Or, il est primordial que les soignant.e.x.s soient formé.e.x.s pour accueillir, informer et prendre soin au mieux de tousxtes leurs patient.e.x.s, et notamment de celleux issu.e.x.s de la communauté LGBTIQ+. Encore beaucoup trop de personnes LGBTIQ+ ne se sentent pas à l’aise voire pas en sécurité ou respecté.e.x.s en allant voir des professionnel.le.x.s de santé, et ce quel que soit le domaine médical en question. Il me paraît donc primordial que tousxtes les soignant.e.x.s en Suisse soient formé.e.x.s aux questions LGBTIQ+ car il en va du respect, du bien-être et de la santé de tousxtes !