Les homos encore victimes de violence sur les terrains de sport

BURGESS

Sam et Tom Burgess (gauche et droite), les rugbymans anglais jouant en Australie s’engagent depuis plusieurs années contre l’homophobie dans le sport.

Selon une étude publiée ce dimanche, environ 19% des homosexuels interrogés ont déclaré avoir subi «des violences physiques».

Bon nombre d’homosexuels ont subi des violences verbales ou physiques en pratiquant un sport, d’après une enquête sur l’homophobie dans le sport menée dans plusieurs pays anglo-saxons et publiée dimanche.

Près de 9500 personnes en majorité LGB (lesbiennes, gays et bisexuels) ont été interrogées pour cette étude réalisée à l’initiative du comité organisateur d’un tournoi international de rugby gay à Sydney. La plupart d’entre elles viennent d’Australie, de Grande-Bretagne, d’Irlande, de Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis.

Environ 19% des homosexuels et 9% des lesbiennes interrogés ont déclaré avoir subi «des violences physiques» tandis que 27% des homosexuels et 16% des lesbiennes ont évoqué des menaces verbales.

Homophobie dans les tribunes

Globalement, seuls 1% des sondés, parmi lesquels 2500 hétérosexuels, estiment que les homosexuels sont «complètement acceptés» sur les terrains de sport. Les sondés pensent aussi que l’homophobie est largement présente dans les tribunes. Environ 78% d’entre eux ont ainsi jugé que les personnes LGB ne seraient «pas vraiment en sécurité» si elles y montraient au grand jour leurs préférences sexuelles.

Les participants pensent pour 41% d’entre eux que les tribunes sont le lieu où l’homophobie a le plus de probabilités de se manifester et pour 21%, les cours d’éducation physique et sportive à l’école.

«Certaines personnes LGB peuvent exceller au sport mais de nombreuses autres se sentent obligées de taire leurs préférences sexuelles pour continuer à pratiquer le sport qu’elles aiment, surveillant chacune de leurs paroles», a commenté Caroline Symons, spécialiste de cette question à l’Université Victoria de Melbourne.

«Tous ces efforts pour masquer leur identité peut les empêcher de profiter pleinement de leur sport et nuire à leurs performances», a ajouté cette universitaire, l’une des sept spécialistes à avoir évalué l’étude.

Les auteurs de ce sondage ont utilisé des données collectées par la société spécialisée en recherches sur le marché du sport Repucom.

 

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Un frein à la pratique du sport

Grant O’Sullivan, également chercheur à l’Université Victoria, a relevé que les blagues homophobes proférées sur les terrains pouvaient avoir pour conséquence d’empêcher les homosexuels de se lancer dans un sport. «Ceux qui tiennent ces propos ne veulent bien souvent pas faire de mal mais ils peuvent être nuisibles lorsqu’ils sont entendus par des gens qui sont en difficulté vis-à-vis de leur sexualité», a-t-il dit.

Robbie Rogers, ex-joueur de Leeds actuellement membre du LA Galaxy, l’un des rares footballeurs professionnels à ne pas faire mystère de son homosexualité, a souhaité que cette étude favorise un changement des mentalités. «Chaque athlète, chaque fan, pourrait décider de ne pas tenir de propos homophobes, même s’ils sont censés être humoristiques», a-t-il dit.

Source : Tribune de Genève

En Suisse, l’Association Suisse des Services du Sport s’engage contre l’homophobie : présentation de la campagne sur le site de l’ASSS.