Un mariage homosexuel va être annulé à Marseille. L’élue devant le célébrer a subitement fait faux bond. Un refus coupable.
Le mariage, quoique célébré, va être annulé . En effet c’est un élu, non habilité, qui a pris la responsabilité d’assurer la cérémonie car l’élue devant la présider s’est subitement désistée juste avant la cérémonie, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Cette conseillère municipale du 15-16e arrondissement (quartiers Nord, seule mairie socialiste de la ville) « a expliqué qu’elle ne se sentait pas très bien » au moment de célébrer le mariage de deux femmes d’une cinquantaine d’années, « alors qu’elle avait assuré d’autres mariages ce samedi 16 août ». C’est donc un autre élu, qui n’était pas habilité administrativement à le faire, qui a célébré le mariage, au pied-levé.
Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour « faux », car les actes de mariage, les registres et les livrets de famille ont été signés par l’élue initialement destinée à le faire. Des adjoints entendus pour cette enquête préliminaire ont dit que la conseillère municipale avait évoqué ses convictions religieuses – elle est de confession musulmane – pour refuser d’unir le couple.
« Je suis consterné. Il est particulièrement grave qu’un élu ait ainsi fait obstruction à la loi de la République. La loi de la République, ce ne sont pas les canons de la religion, les questions de conscience et d’éthique sont clairement encadrés », a réagi auprès Phlippe Murcia, porte-parole du collectif Idema, rassemblant des associations de lutte contre les discriminations.
« Il faut aussi se garder de pointer les musulmans comme étant a priori contre le mariage homosexuel. N’oublions pas comment les mouvement catholiques traditionalistes s’y étaient vivement opposés », a-t-il ajouté. L’annulation du mariage sera signifiée prochainement au couple, lors d’une audience civile.
La sénatrice-maire du secteur, Samia Ghali, aurait assuré tout faire pour trouver rapidement une nouvelle date.