Gay Pride gigantesque à Rome, minuscule à Bucarest, prometteuse à Rennes

20140610-Bucarest-Pride-c-Gay-fest-ro-450x167Le week-end de la Pentecôte 2014 a vu défiler des dizaines de milliers de personnes LGBT ou sympathisantes à l’occasion de Gay Pride locales, nationales ou internationales.

Ils étaient entre 18 000 et 20 000 participants et spectateurs, le 7 juin 2014, lors de la 19e Gay Pride de Lille (dont la dénomination officielle, comme presque partout en France, est Marche des fiertés).
Ils étaient plus de 6 000 à défiler, le même jour, pour la 18e Gay Pride de Bordeaux, entre République et Quinconces.

Focus sur trois d’entre elles : Rennes, Rome et Bucarest.

« Nos vies, nos corps : des droits ». Tel était le slogan du défilé la 21e Gay Pride de Rennes 2014  a vu défiler environ 2 500 personnes le samedi 7 juin dans le centre-ville, sous un beau ciel bleu non photoshopé, comme l’atteste ce reportage du Télégramme. Une plateforme revendicative aux antipodes de la pusillanimité gouvernementale française. Histoire de faire comprendre que ce n’est pas à l’État de décider ce qu’une personne peut ou doit faire de son corps, mais à la personne elle-même. Qu’il s’agisse de suppléer à un manque (ouvrir la PMA à toutes les femmes), à une contradiction apparente (laisser les personnes intersexes décider elles-mêmes de l’apparence corporelle qu’elles choisiront) ou à une volonté de changement (ne plus considérer le changement de sexe et d’état civil comme un acte relevant de la psychiatrie). Dans un discours, Nathalie Appéré, maire de Rennes, a chaleureusement apporté son soutien à la tenue de cette Gay Pride en terre bretonne, au nom de « l’égalité dans une République fraternelle et solidaire ».

En Italie, ni le mariage gay ni même le pacs homosexuel n’ont été officiellement légalisés, malgré une récente décision de justice. Le maire de Rome, Ignazio Marino, a pourtant réitéré sa promesse de faire valider le pacs homosexuel dans la capitale. Et ce devant les dizaines de milliers de personnes réunies le 7 juin pour la 20e Gay Pride de Rome 2014 . C’est seulement la deuxième fois qu’un maire de Rome participe officiellement au défilé. La première fois c’était il y a vingt ans. Et dans les deux cas, l’élu était un homme de gauche. Pour se faire une idée de l’ambiance, voici un fort intéressant reportage de Libera.tv :

Ce même samedi 7 juin, seules 400 personnes ont défilé dans les rues de Bucarest pour la parade homosexuelle, la Bucureşti. Il est vrai que la météo très humide n’incitait guère à défiler. Une Gay Pride aux ambitions plus limitées que celles des grandes capitales ouest-européennes, mais tout aussi revendicative. Les participants réclamaient notamment que cesse le climat de haine homophobe qui confine la Roumanie dans un archaïsme primaire. Ils demandaient aussi un embryon d’égalité à travers l’institution d’un pacs. Deux ambassadeurs ont défilé parmi les centaines de manifestants : celui des Pays-Bas, Matthijs van Bonzel, et celui de la Suède, Anders Bengtcen. L’ambassade américaine était également représentée. En revanche, une contre-manifestation d’extrême droite ne rassemblait, au même moment, que quelques dizaines d’individus. Autant dire une minivictoire pour la communauté LGBT roumaine. Et même un exploit, vu que les participants à la Gay Pride étaient dix fois plus nombreux que l’année dernière.

Quelques-unes des prochaines Gay Pride les plus attendues se tiendront le 21 juin à Berlin et le 28 juin à Oslo (au titre de l’EuroPride 2014), à Paris et à Barcelone.

Philca / MensGo