Ouganda: la communauté LGBT plus persécutée que jamais

ugandaLes ONG Human Rights Watch et Amnesty alertent la communauté internationale de l’augmentation des persécutions envers la communauté LGBT en Ouganda. Elles militent pour l’abrogation de la loi anti-homosexuelle en vigueur dans le pays.

Human Rights Watch et Amnesty international rapportent ce jeudi une poussée des violations des droits humains à l’encontre des minorités sexuelles gay, lesbienne, bisexuelle, transgenre et intersexuelle en Ouganda depuis le vote d’une loi anti-homosexualité en décembre 2013. Les ONG veulent que le gouvernement ougandais fasse marche arrière. « Abroger cette loi est impératif pour assurer que les Ougandais puissent vivre sans peur de la violence et du harcèlement », résume un chercheur de Human Rights Watch spécialisé dans les droits des LGBT.

Un crime haineux contre une personne transgenre

L’ONG rapporte « une augmentation notable, au sein de la communauté LGBT, des arrestations arbitraires, des extorsions et des injures policières, des pertes d’emploi, des expulsions et du nombre de sans-domiciles. » Elle ajoute qu’une grande partie de la communauté a quitté le pays.

L’ONG donne une série d’éléments alarmants quant à l’évolution de la situation des LGBT en Ouganda depuis la signature de la loi anti-homosexuelle: au moins une personne transgenre a trouvé la mort à la suite d’un crime haineux. 17 ont été arrêtées à cause de leur orientation sexuelle. Les professionnels de la santé ont cessé de prodiguer les services essentiels aux LGBT, qui craignent d’être harcelés ou arrêtés s’ils aspirent à se faire soigner.

« Supprimer la communauté LGBT »

L’organisation Sexual Minorities Uganada (SMUG), basée à Kampala, a dénoncé dans un rapport  intitulé  From Torment to Tyranny –  Enhanced Persecution in Uganda Following the Passage of the Anti-Homosexuality   Act 2014  (20 December 2013 – 1 May 2014)  le fait que « toute la force de l’Etat, particulièrement des branches législatives et exécutives du gouvernement, est utilisée pour traquer, exposer, abaisser et supprimer la communauté LGBT d’Ouganda. »

Human Rights Watch et Amnesty International ont réalisé des études à Kampala et dans d’autres villes du pays au cours du mois d’avril. Elles y ont interviewé 38 personnes directement affectées par la loi anti-homosexuelle, ainsi que quatre avocats et quatre organisations qui prodiguent des soins médicaux aux individus appartenant à des minorités sexuelles. Huit personnes qui ont quitté l’Ouganda entre janvier et mars 2014 ont également été entendues. Ces entretiens ont aidé les ONG à mesurer l’ampleur de la victimisation dont la communauté LGBT est la cible en Ouganda.

Source : L’express