Lundi 10 mars, Auditorium Arditi, 20h30, dans le cadre du FFIDH

Débat avec Robert Badinter, ancien Ministre français de la justice et Alice Nkom, avocate camerounaise (Modération : André Crettenand, journaliste TV5 Monde)
Introduction : Sandrine Salerno, Maire de Genève et Saskia Ditisheim, Avocats Sans Frontières Suisse

« A vous qui êtes lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, ou transgenres, laissez-moi vous dire : vous n’êtes pas seuls. Toute attaque contre vous est une attaque contre les valeurs universelles ». La déclaration fracassante de Ban Ki-moon le 23 mars 2012 rappelle que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Ce droit fondamental inscrit dans l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’Homme est repris dans les Constitutions des Etats du monde entier. Pourtant, pas un jour ne passe sans qu’un être humain ne soit discriminé, molesté, emprisonné voire assassiné en raison de son orientation sexuelle.
Dans 77 pays, les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres) s’exposent à la prison, la torture ou aux travaux forcés.
Dans 10 de ces Etats, elles risquent même la peine de mort. Emprisonner des êtres humains pour leur orientation sexuelle est une violation inadmissible de leur dignité et une ingérence intolérable dans leur vie privée. Pourtant, l’homophobie est présente partout, de manière insidieuse, comme l’a tristement révélé le débat autour du « Mariage pour tous » en France en 2013.
En Afrique, 37 pays pénalisent toujours l’homosexualité. Au Cameroun, des dizaines de personnes se trouvent actuellement en prison pour délit d’homosexualité. Un climat homophobe qui a coûté la vie en 2013 à Eric Lembembe et Roger Mbede. En leur mémoire, la lutte ne cessera jamais.
Saskia Ditisheim

Débat précédé du film :  GLOBAL GAY, LE NOUVEAU DÉFI POUR LES DROITS HUMAINS  de Frédéric Martel et Rémi Lainé
En présence de Rémi Lainé et Valérie Montmartin

Dans sept pays, l’amour entre deux êtres du même sexe est passible de la peine de mort. Dans 84 autres, c’est la prison, les châtiments corporels.
Global gay est le premier récit d’une longue bataille, menée aux quatre coins du monde: la conquête du dernier des droits de l’homme, celui des homosexuels à vivre et s’aimer librement. Pourtant, Barack Obama et Ban Ki Moon l’annoncent comme « l’ultime défi pour les droits de l’homme ». La dernière phase du processus pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité est en vue : un vote est attendu à l’ONU.
Simples citoyens, juristes, militants, décideurs politiques, homos ou hétéros, hommes et femmes, ils mènent la bataille depuis des années. Souvent inconnus du grand public, ces pionniers s’activent par-delà mers et continents pour l’égalité de tous, sans même se connaître. Ils vont se retrouver dans la dernière ligne droite. Leur histoire est une longue marche vers une résolution qui, si elle reste symbolique, marquera un grand pas pour l’humanité.
Global Gay, un film de Frédéric Martel et Rémi Lainé, réalisé par Rémi Lainé, produit par Valérie Montmartin, est un voyage à travers le monde, aux devants de ces figures d’une révolution en cours, avec en toile de fond la planète gay, ses codes, sa culture.

Mardi 11 mars, Maison des Avocats, 19h00, à l’invitation  de l’Association Avocats Sans Frontières – Suisse

Témoignage sur la situation des personnes lesbiennes, gay, bi-, trans- et inter-sexuelles (LGBTI) au Cameroun, l’engagement de Maître Alice Nkom pour la défense de leurs droits et l’appui d’ASF-Suisse dans ce combat.

« La situation des personnes LGBTI au Cameroun est dramatique. En dépit de sa Constitution et des Conventions internationales auquel il a adhéré, ce pays condamne les relations sexuelles entre adultes consentants de même sexe à des peines de six mois à cinq ans d’emprisonnement. Ces dernières années sous pression d’une homophobie de plus en plus manifeste, les arrestations et les procès se sont multipliés. Il s’agit dans la plupart des cas de procès ne respectant ni la procédure ni la nécessité de la preuve. Les conditions de détention déjà difficile en général le sont particulièrement pour les détenus homosexuels victime de mauvais traitement voire de viol.

Maître Alice Khom présidente de l’Association de défense des droits des homosexuel (ADEFHO) est l’une des rares avocates locales à s’être mobilisée pour la défense des personnes LGBTI de son pays et cela au risque de sa vie. Elle reçoit régulièrement des menaces de morts la concernant ainsi que sa famille. Et il ne s’agit pas de vaines menaces. Le Président d’une autre association de défense des droits des homosexuels a été assassiné en juillet et un autre militant malade a été séquestré par sa famille et est décédé, faute de soins, en décembre.

Depuis 2011, ASF-Suisse s’est particulièrement investie dans la défense des droits des personnes LGBTI du Cameroun en appui à Maître Alice Nkom. Maître Saskia Ditisheim, notre présidente s’est rendue à de nombreuses reprises sur place pour appuyer sa consoeur et plaider avec elle dans plusieurs procès.

Maître Alice Khom présente en Europe pour recevoir le prix des droits humains de la branche allemande d’Amnesty International, sera à Genève à l’invitation d’ASF-Suisse pour participer au Festival du film sur les droits humains et nous fait l’honneur d’être des nôtres en ouverture de notre Assemblée générale annuelle. » (Saskia Ditisheim, présidente du comité d’Avocats sans frontières)

Cette rencontre sera immédiatement suivie par une verrée et une rencontre informelle avec Alice et les membres du Comité de l’Association. (RSVP : info@avocatssansfrontieres.ch)