312 meurtres d’homosexuel-le-s, travesti-e-s et transsexuel-le-s au Brésil en 2013

Grupo gay da Bahia312, c’est le total de meurtres d’homosexuels, travestis et transsexuels au Brésil en 2013, selon le Grupo gay da Bahia (GGB).

Cela représente 7,7 % de moins par rapport à l’année précédente, mais conforterait cependant le Brésil à sa place de «champion du monde des crimes homophobes», selon l’ONG.

Il se produit au Brésil «un assassinat toutes les vingt-huit heures», dénonce le GGB, qui établit des statistiques sur ce type de crime depuis trente ans.

« C’est choquant ; pratiquement la moitié des meurtres de transsexuels dans le monde l’année dernière ont été commis au Brésil. Il y en a eu 128 contre 15 aux Etats-Unis par exemple », souligne l’anthropologue Luiz Mott, du GGB, auteur de l’étude qui recense depuis trente ans ce type de crime au Brésil. »Le plus choquant aussi, c’est le degré d’impunité. Dans plus de 70 % des cas, le meurtrier n’a pas été identifié », a ajouté M. Mott. Ces meurtres sont, selon lui, le « reflet de la violence généralisée et de l’homophobie culturelle. […] les homosexuels sont parmi les personnes les plus vulnérables. En raison du machisme et des préjugés, beaucoup d’hommes tuent des homosexuels, imprégnés qu’ils sont de l’idéologie selon laquelle les gays sont lâches et que les juges seront indulgents », a-t-il déclaré.

«Le manque de politiques publiques consacrées aux minorités sexuelles tache de sang les mains de nos autorités», conclut l’ONG.

Un projet de loi pour punir l’homophobie rencontre depuis des années la résistance des courants catholiques et évangélistes au Parlement.
En 2011, l’union stable de couples homosexuels a été reconnue par la Cour suprême, qui leur a garanti les mêmes droits qu’aux couples hétérosexuels. En 2013, la justice a même estimé que les institutions publiques qui célébraient des mariages n’avaient pas le droit de refuser des couples homosexuels. Le Parlement n’a cependant pas voté de loi dans ce sens.