Mauvais signal donné par la Croatie, la Suisse devra rester vigilante

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L’organisation suisse des gays Pink Cross,l’organisation suisse des lesbiennes LOS,  Transgender Network Switzerland, LGBT Youth Switzerland et l’association faîtière Familles arc-en-ciel sont profondément choquées par la décision du peuple croate d’inscrire dans la constitution la définition du mariage comme étant l’union d’un  homme et d’une femme.

Prétextant la défense de la famille, les organisations conservatrices croates tout comme le parti de droite nationaliste HDZ ont instrumentalisé une institution laïque et civile, soutenus en cela par l’église catholique croate.

La Suisse pourrait elle aussi bientôt se prononcer sur une initiative qui contient dans son texte une définition similaire du mariage. Le parti démocrate chrétien propose en effet de mettre un terme à la discrimination fiscale dont sont victimes aujourd’hui les couples mariés en Suisse. Accessoirement, il souhaite inscrire dans la constitution une phrase qui, de fait, définit le mariage comme étant l’union durable et règlementée d’un homme et d’une femme.

Les organisations lgbt suisses ne comprennent pas le lien entre la volonté de régler une question fiscale et le besoin de définir le mariage. Le peuple devra se prononcer sur deux sujets indépendants inscrits au sein d’un même texte. Nous pensons qu’il s’agit là d’une tentative détournée de  couper court à tout débat sur l’ouverture du mariage pour toutes et tous en Suisse, d’une volonté non affichée d’empêcher toute évolution au sein de notre société, dans un pays pourtant rompu à la discussion et au débat démocratique. Faut-il rappeler que le peuple suisse avait approuvé en 2005 le partenariat enregistré entre couple de même sexe ? Pourquoi dès lors vouloir empêcher tout nouveau débat ?

Les organisations lgbt suisses  rappellent encore que le mariage est une institution civile et laïque et désapprouvent de ce fait l’ingérence de l’église dans le débat civil. Nous espérons que la population Suisse, en cas de votation sur la question d’une définition du mariage en Suisse, ne subira pas la même influence que le peuple croate, et saura faire la différence entre les affaires civiles de l’Etat et les affaires religieuses d’une église.

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