Alerte à la drogue du sexe: le slam

Slam

Les médecins de Montpellier tirent la sonnette d’alarme. Le nombre des contaminations VIH et à l’hépatite C a augmenté de façon très significative depuis le début de l’année. La pratique du Slam, la drogue du sexe est en cause.

La communauté gay a toujours été un lieu d’expérimentation des drogues dites récréatives et les circuits des drogues apprécient la « promotion » produite par les minorités qui servent de cibles.

Cette drogue permet de tenir deux jours sans dormir et sans manger. Elle améliore la performance sexuelle, les sensations, ipso facto les risques d’IST

Cette molécule de synthèse, interdite à la vente depuis décembre 2010 est devenue le supercarburant pour des nuits sans fin et des week-ends de marathon sexuel dans les boîtes de nuit ou dans des appartements. Le phénomène touche exclusivement des hommes, homos ou bisexuels. «Cette drogue permet de tenir deux jours sans dormir et sans manger. Elle permet d’améliorer la performance sexuelle et les sensations. Le slam est très dangereux. Il y a des effets secondaires physiques comme les sentiments d’angoisse, des moments de dépression qui apparaissent 24 heures ou 48 heures après l’injection. Psychologiquement, les usagers ont le sentiment qu’ils ne pourront plus jamais avoir une bonne relation sexuelle sans slam» explique le Docteur Hélène Donnadieu-Rigole, chef de service au CHRU de Montpellier.

La méphrédone molécule du Slam, est disponible en cachet mais c’est en injection intraveineuse qu’elle permet d’obtenir l’effet flash recherché. En 48 heures les «slameurs» peuvent pratiquer cinq à six injections pour avoir jusqu’à 30 rapports sexuels avec des partenaires différents. «Il y a aussi des slameurs qui pratiquent plus tranquillement, en couple avec une seule injection» ajoute le Docteur Donnadieu-Rigole.

Lors de ces réunions de sexe no-limits les participants multiplient les comportements à risque. «Il y a tout d’abord le risque d’infection lié à l’injection elle-même. Il y a surtout les pratiques sexuelles sans protection. Et après 48 heures dans l’intensité, les slameurs ont totalement perdu leurs repères et parfois leur travail. Certains se réveillent seulement le mercredi après un week-end très agité» explique une bénévole de l’association Aides qui multiplie les opérations de prévention dans les lieux festifs.

«Les slameurs ne sont pas tous d’anciens toxicomanes. Ils arrivent à l’injection par le slam justement. C’est devenu très à la mode» poursuit le docteur Donnadieu-Rigole qui a vu la tendance s’installer à partir de 2010 et se développer ces derniers mois.