L’Allemagne va devenir le premier pays européen à permettre aux bébés dont le sexe n’a pas pu être déterminé à la naissance d’être inscrits au registre de l’état-civil sans la mention « fille » ou « garçon ».
Cette mesure, qui entrera en vigueur à partir du 1er novembre, fait suite à une étude dirigée par le Conseil d’éthique allemand qui estime qu’une meilleure protection doit être accordée aux personnes présentant une ambiguïté sexuelle face aux interventions chirurgicales irréversibles.
« Si un enfant ne peut pas être désigné comme étant de sexe masculin ou de sexe féminin, il devra être inscrit sur le registre des naissances sans cette mention », stipule la nouvelle loi.
D’après les chiffres du gouvernement datant de 2007, au moins 150 enfants naissent en Allemagne de sexe indéterminé et 8 000 à 10 000 nourrissons présentent un aspect physique différant des caractéristiques habituelles définissant le masculin ou le féminin. En France, chaque année quelque 200 nouveau-nés sont concernés, un sur 5 000 en Europe, selon «le Monde». En Suisse, une quarantaine d’enfants seraient concernés chaque année,
« L’un des enjeux principaux de cette nouvelle loi est d’alléger la pression qui pèse sur les parents qui doivent décider du sexe de l’enfant dès la naissance et de ce fait accepter précipitamment des procédures médicales pour déterminer le sexe de l’enfant », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur.
La nouvelle législation n’entraînera pas pour autant la création d’un troisième genre, a précisé le porte-parole. Les cases « garçon » et « fille » resteront vierges, a-t-il précisé.
Généralement, dans la plupart des pays, un sexe est attribué à l’enfant. Le corps médical procède souvent très tôt à des opérations chirurgicales après un examen hormonal. Une façon d’agir de plus en plus remise en question. Avec la nouvelle loi allemande, la personne de «sexe indéterminé» «peut éventuellement se décider plus tard pour le sexe masculin ou féminin. Mais elle peut aussi opter de rester ainsi», explique le quotidien bavarois «Süddeutsche Zeitung»..
La Cour constitutionnelle fédérale estime en effet que «le genre ressenti et vécu est un droit humain de base». Cela doit également s’appliquer au sexe indéterminé. Les juristes allemands s’arrachent déjà les cheveux sur toutes les modifications que ce changement va entraîner au quotidien. Une question se pose notamment sur le mariage de ces personnes.
L’Australie autorise ses ressortissants à inscrire la mention « X » sur leur passeport depuis 2011.