5ème enquête «Discriminations des personnes atteintes par le VIH» : par crainte d’être discriminées, sept personnes sur dix ont déjà renoncé à un projet ou à une relation.

Le sentiment global de discrimination est en recul mais encore près de la moitié (47,2%) des personnes ont le sentiment d’avoir déjà été discriminées en raison de leur séropositivité.

En interrogeant plus précisément les personnes sur les types de discriminations vécues, plus de sept participants sur dix (72,4 %) ont rapporté au moins une situation précise de discrimination, surtout dans le domaine de la santé. L’ensemble du milieu médical et paramédical est mis en cause, mais les dentistes demeurent les professionnels de la santé qui refusent le plus souvent de faire les soins nécessaires.

Un quart des personnes (24, 5 %) rapportent une discrimination en lien avec les assurances et les banques

Les attitudes d’auto-exclusion sont du même ordre : par crainte d’être discriminées, sept personnes sur dix ont déjà renoncé à un projet (travail, loisir, soin, emprunt, etc.) ou à une relation (familiale, amicale, sexuelle, etc.). L’intériorisation de la stigmatisation et des discriminations encourage à garder le secret.

Parler de sa séropositivité à son entourage est une décision difficile. L’impact de la crainte d’être discriminé peut être aussi fort que les discriminations elles-mêmes : elle contribue à l’isolement et à la précarisation des PVVIH et constitue un frein à une bonne prise en charge tant physique que psychique.

Cette 5ème enquête concernant les discriminations fondées sur la séropositivité et la dicibilité du statut sérologique des personnes vivant avec le VIH en 2012 a été réalisée par le service observatoire de Sida Info Service, du 20 juillet au 29 octobre 2012.

Elle a été effectuée sur la base d’un questionnaire anonyme, rempli par un-e écoutant-e en fin d’appel sur cinq lignes de SIS Association ou auto-administré sur « sida-info-service.org ». L’échantillon final de la 5ème enquête se compose de 301 participants : trois quarts sont de sexe masculin, l’âge moyen est de 41,5 ans, l’ancienneté du diagnostic est de 10,5 ans en moyenne, 6 participants sur 10 ont été contaminés par rapport homosexuel et 3 sur 10 par rapport hétérosexuel.

 

Source : Le journal du SIDA