Un diacre vaudois évoque son homosexualité

Un responsable de culte, qui officie depuis 20 ans, parle des avancées de l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud sur l’homosexualité qui, selon lui, «n’est plus un sujet tabou».

L’E.E.R.V a accepté, samedi, le principe d’un rite pour les couples homosexuels au bénéfice d’un partenariat enregistré. Pour Didier (prénom d’emprunt), ministre gay officiant dans le canton de Vaud, cette ouverture permettra à des chrétiens de vivre leur foi sans culpabiliser.

– Dans quel contexte s’est fait votre coming-out? – Diacre consacré depuis 1992, je vivais de façon inconfortable ma foi et mon orientation sexuelle. J’ai décidé d’en parler à mon conseil de paroisse en 2004. C’était un soulagement de me voir accepté en tant que ministre gay.

– Vous n’avez reçu aucune réaction négative? – Il y en a eu quelques unes. Par exemple, depuis cet épisode, un pasteur refuse de me serrer la main. Une paroisse avait aussi dit qu’elle n’accepterait aucun gay sur sa chaire. Mais, que sait-elle de la façon dont les gens mènent leur vie privée?

–Oui au rite mais aucune décision sur la forme. L’Eglise a fait un compromis à la vaudoise? – On peut le voir ainsi. Le contenu de la célébration pour les couples gays sera la prochaine étape. A mon avis, c’est la fin du ghetto pour les chrétiens gays. L’Eglise est en phase avec les textes religieux, qui parlent plus d’amour et de tolérance que d’homosexualité. Ce dernier sujet n’est plus tabou au sein de l’Eglise. Et c’est une avancée remarquable.

– Pasteur et homosexuel, cela doit être rare quand même. – Je pense qu’il y a la même proportion qu’au sein de la population, à savoir entre 5% et 6%. J’invite d’ailleurs mes collègues gays à réfléchir sur l’utilité de faire leur coming-out.

Source : 20 Minutes on line