La Charte olympique rejette désormais la discrimination selon l’orientation sexuelle

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Après la honteuse interdiction faite aux athlètes homosexuels d’entreprendre des gestes « pro actif » en faveur des droits des minorités lors des JO de Sotchi, le CIO semble enfin entrer dans le XXIe siècle.

Accueillie à Monaco, la 127e session du Comité international olympique a adopté à l’unanimité de ses membres, lundi 8 décembre, la recommandation 14 proposant l’inclusion de « la non-discrimination selon l’orientation sexuelle dans le sixième principe » de la Charte olympique. Il s’agit là d’une victoire pour l’ensemble des associations qui s’étaient mobilisées pour que soit garantie la protection des droits des homosexuels, après la vague de protestations qu’avait soulevée l’adoption de lois anti-gay en Russie, en amont des Jeux olympiques de Sotchi, en février.

 Le principe 6 de la Charte olympique stipule que « toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique. ». L’imprécis « ou autres » était au cœur des débats et interprétations, le président du CIO Thomas Bach assurant qu’il intégrait naturellement l’orientation sexuelle. Ces deux mots sont désormais écrits noir sur blanc dans la Charte.

PRESSION HOMOPHOBES AU KAZAKHSTAN

cioEn septembre, le CIO avait fait un premier pas dans ce sens en ajoutant une clause anti-discriminatoire dans une lettre, signée par Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques, envoyée aux candidats pour les Jeux d’hiver de 2022. La ville élue sera connue le 31 juillet 2015 à l’occasion d’une session du CIO à Kuala Lumpur (Malaisie). Deux sont encore en lice : Pékin et Almaty (Kazakhstan).

Or, le Kazakhstan est régulièrement épinglé par les organisations non-gouvernementales pour ses manquements au respect des droits de l’homme et notamment à ceux des homosexuels. Après avoir aboli en 1998 la loi soviétique « contre la sodomie », le pays doit adopter un nouveau code de la famille discuté au Parlement. De fortes pressions émanent d’activistes pour qu’il s’inspire des lois anti-gays de la Russie interdisant la « propagande » homosexuelle.

En octobre, un tribunal d’Almaty a infligé une amende de 180 000 dollars à l’agence de publicité Havas Worldwide Kazakhstan qui avait réalisé pour un bar gay, le studio 69, une affiche sur laquelle s’embrassaient (à la russe) le compositeur kazakh Kurmangazy Sagyrbayuly et le poète pétersbourgeois Alexandre Pouchkine.

Source : le monde