Hollywood – L’homosexualité toujours très mal représentée

Le GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) publie chaque année un rapport sur la présence de personnages gays à la télévision. Il vient de faire de même pour le cinéma. Le résultat de son étude donne à réfléchir.

Mis au point par Vito Russo, historien du cinéma et membre fondateur du GLAAD, le test analyse comment sont représentés les personnages LGBT (lesbienne, gay, bisexuel, transgenre) dans un film.

Le test est simple et  consiste en 3 conditions:

1. Le film doit contenir un personnage identifié comme lesbien, gay, bisexuel et/ou transgenre.

2. Ce personnage ne doit pas se résumer à son orientation sexuelle, mais doit posséder des traits de caractère présents chez les personnages hétéros.

3. Le personnage doit être lié à l’intrigue de telle façon que sa disparition aura un impact.

La réponse à une condition est non? Le test est alors un échec.

L’analyse a porté sur les 101 films sortis en 2012 par les six plus gros studios hollywoodiens (20th Century Fox, Paramount, Sony/Columbia, Universal, Disney et Warner), qui distribuent à eux seuls 76% des films en salles. Sur ces 101 films, seuls 14 contiennent des personnages «identifiés en tant que gay, lesbien ou bisexuel».

En 2012, 6 films seulement ont réuni la totalité des critères du test Vito Russo: «Fun Size», «Skyfall», «The Hit Girls», «5 ans de réflexion», «Cloud Atlas» et «Rock Forever».

Le verdict de cette étude sur les personnages gays à Hollywood est sévère : trop peu nombreux et trop caricaturaux. Par exemple, concernant  le dernier James Bond de Sam Mendes, malgré sa réussite au test, , le GLAAD regrette toutefois que Silva (Javier Bardem) perpétue le cliché du grand méchant gay.

Le genre du film influe sur la présence de gays ou non: sur les 24 comédies sorties en 2012, 9 contiennent un personnage homosexuel. Pour les 34 films de genre (SF/fantasy), ce nombre tombe à 3… En tout, 31 personnages gays ont été décomptés: 26 étaient Blancs, 4 Noirs et 1 Latino. Les deux studios mauvais élèves sont Disney et la 20th Century Fox: ce dernier n’a sorti aucun film contenant des homosexuels en 2012. Et la seule trace de la présence gay chez Disney est à chercher dans «Avengers»: on y aperçoit brièvement le présentateur télé Thomas Roberts, ouvertement homosexuel…

L’étude complète du GLAAD, en anglais, est lisible ici.