Jagger est mort au Liban et Yossi ne s’en remet pas. Le beau Tom, soldat assumant avec détermination et sans ostentation son homosexualité, va l’aider à sortir de sa dépression.
Avec « Yossi », l’Israélien Eytan Fox, réalisateur des films à succès « Tu marcheras sur l’eau » et « The bubble », poursuit sa peinture tout en finesse des relations amoureuses homosexuelles.
Yossi est la suite d’un film du même cinéaste, très remarqué à sa sortie en 2002, « Yossi et Jagger ». Même s’il en est la suite, « Yossi » est indépendant de ‘Yossi et Jagger’, il n’est pas nécessaire d’avoir vu le premier pour apprécier le second », explique Eytan Fox à l’AFP. « On a beaucoup travaillé sur le scénario. C’est un film qui ne parle pas qu’aux homos mais à tous le monde », ajoute-t-il.
Le réalisateur brosse le portrait d’un homme qui souffre, avec finesse, sans atermoiements, comme s’il sondait le coeur et l’âme de ce personnage.
Yossi ( le toujours beau Ohad Knoller) vit seul à Tel Aviv et assume mal son homosexualité.
Il entreprend un voyage dans le sud du pays, donnant le loisir au spectateur de découvrir la la Mer morte, le désert de Judée et celui du Neguev, jusqu’à Eilat, cité balnéaire.
En route, il rencontre un groupe de jeunes militaires et parmi eux, celui qui lui fera retrouver le goût de vivre. Tom (Oz Zehavi) est homosexuel et ne le cache pas à ses amis, hétérosexuels, qui ne s’en offusquent pas.
« Quand j’étais à l’armée, j’étais effrayé à l’idée que l’on découvre mon homosexualité », explique Eytan Fox, 48 ans, né à New York mais élevé en Israël où ses parents s’installent deux ans après sa naissance. « A l’époque, c’était inimaginable d’être soldat et homosexuel. Israël était un Etat militaire et Tsahal (l’armée) très machiste. Il fallait être dur, il fallait être hétéro ».
Aujourd’hui, « les choses ont changé. Il y a des officiers haut gradés officiellement homosexuels. Personne ne s’en offusque », dit-il.
Selon Eytan Fox, qui a abordé le thème de l’homosexualité dans l’armée israélienne dès son premier moyen métrage, « Time off » (1990), ses films ont contribué à ce changement. « J’en suis fier », dit le cinéaste.
Source : AFP