Première gay pride organisée au Laos

BANGKOK — Le Laos a organisé sa première gay pride sous l’égide de l’ambassade des Etats-Unis à Vientiane, un événement encore confidentiel mais considéré comme un premier pas vers la reconnaissance des droits des homosexuels dans une société très conservatrice (Article AFP).

Des militants soulèvent le drapeau de la fierté gay, le 3 décembre 2011 à Manille, lors de la marche annuelle appelant à la reconnaissance des droits des homosexuels (AFP/Archives, Jay Directo)

L’homosexualité est légale dans le pays communiste mais demeure diversement acceptée.

Et la centaine de participants gays, lesbiens, bisexuels et transsexuels se sont rassemblés lundi dans l’enceinte de l’ambassade américaine pour assister à des spectacles et consommer des boissons offertes par des bars de la ville sensibles à leur cause.

Un représentant du ministère de la Santé s’est même déplacé pour la manifestation intitulée « Fiers d’être nous » mais organisée dans une certaine discrétion. »Je crois que tous les gens concernés ont compris que ce n’était qu’une première étape, donc il n’y pas eu beaucoup de communication autour », a expliqué mercredi à l’AFP par téléphone Mike Pryor, un porte-parole de l’ambassade américaine à Vientiane.

« L’objectif était de faire passer le message que quelque soit son orientation sexuelle, chacun devrait être traité avec dignité et respect et devrait pouvoir contribuer pleinement à la société ».

Anan Bouapha, organisateur, a lui aussi salué un événement d’une grande importance symbolique. « Nous n’avions jamais vécu ça dans notre histoire. Je sens que ce premier pas peut nous emmener plus loin », a-t-il expliqué à l’AFP.

Lançant un appel pour la fin de la « discrimination et de la stigmatisation », il a émis l’espoir que les autorités dialoguent avec la communauté homosexuelle de façon générale, et non uniquement en tant que « population la plus vulnérable au virus VIH et au sida ».

Rarement victimes de violences, les homosexuels et transsexuels du Laos sont pour autant souvent victimes de discrimination à l’embauche et sont, pour beaucoup d’entre eux, repoussés vers les métiers de la nuit et l’industrie du sexe.

Ils sont plutôt mieux acceptés en Thaïlande, mais souffrent d’un stigmate très fort en Birmanie, où la première gay pride n’a elle aussi été organisée que le mois dernier.