Un milieu homophobe réduit l’espérance de vie des gays … et des homophobes

 

 

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Un milieu homophobe réduit l’espérance de vie des gays

Selon une étude de l’école de santé de l’Université de Columbia à New York, vivre dans un milieu homophobe réduirait l’espérance de vie d’une douzaine d’années par rapport à un environnement tolérant. Les conséquences de l’homophobie sur la santé sont bel et bien réelles et désastreuses.

Selon cette étude, l’homophobie  impacte l’espérance de vie : « Nos résultats montre que les membres de minorités sexuelles vivant au sein de communautés caractérisées par un degré élevé de préjugés meurent plus tôt que ceux dont ce n’est pas le cas, ces effets sont indépendants d’autres facteurs liés à la mortalité tels que les revenus du ménage, le degré d’éducation, le genre, l’appartenance ethnique, l’âge, mais aussi les revenus moyens et le niveau moyen d’éducation des communautés au sein desquelles les participants vivaient », explique Mark Hatzenbuehler, professeur assistant de sciences socio-médicales en charge de l’étude cité par  le site Huffingtonpost.

Ces résultats ont été mesurés par une vaste étude américaine menée sur une longue période qui permet d’évaluer le lien entre l’orientation sexuelle et le niveau de préjugé environnant sur l’espérance de vie moyenne des personnes homosexuelles. C’est le stress généré par le fait de vivre dans un milieu hostile qui augmenterait les accidents cardiovasculaires sur les individus stigmatisés réduisant ainsi leur espérance de vie.

L’étude établit qu’à la fin de la période prise en compte, 92% des répondants vivant dans un milieu tolérant étaient encore en vie contre seulement 78% de ceux évoluant au sein d’un groupe peu tolérant. D’autres données attestent du fait que les milieux peu tolérants à l’égard de l’homosexualité accentuent le taux de suicide, d’homicides, et de violence. Le suicide y survient en moyenne à l’âge de 37,5 ans, contre 55,7 dans un milieu plus tolérant.

 … et des homophobes

 Une autre étude menée par l’équipe de Mark L. Hatzenbuehler, publiée dans le American Journal of Public Health, montre que l’homophobie réduit l’espérance de vie des homophobes d’environ deux ans et demi. C’est ce que concluent des chercheurs, dont l’étude ne se concentre pas que sur l’espérance de vie des homophobes mais aussi sur «les attitudes sociales et les taux de mortalité d’un vaste échantillon représentatif d’Américains durant ces deux dernières décennies», souligne le Pacific Standard

 Les données utilisées par les chercheurs sur les attitudes homophobes et l’espérance de vie proviennent du General Social Survey. L’étude se base sur 20.226 hétérosexuels américains, âgés entre 18 ans et 89 ans. Pour mesurer le degré d’homophobie chez ces individus, plusieurs questions leur ont été posées: «Condamnez-vous les relations entre deux personnes de même sexe? Si oui, les condamnez-vous toujours, presque toujours ou seulement parfois? Un homme qui admet son homosexualité peut-il enseigner dans des lycées ou des universités?»

Le Pacific Standard reprend les conclusions de Mark L. Hatzenbuehler: «Nous avons constaté que les préjugés anti-gays sont associés à un risque élevé de mortalité chez les hétérosexuels, au-delà de multiples facteurs de risques établis.»

Les hétérosexuels qui ont déclaré des niveaux plus élevés de préjugés homophobes avaient donc un risque de mortalité plus élevé que ceux qui ont déclaré des niveaux inférieurs. Pourquoi les homophobes vivraient-ils moins longtemps que les autres? Parce que les homophobes connaissent des niveaux de stress plus élevés : «Le stress est associé à un comportement de vie moins sain, comme la suralimentation, le tabagisme et l’alcoolisme. Ces comportements de santé sont donc des mécanismes reliant les préjugés anti-gays à la mortalité » .Des comportements de vie qui augmentent les risques d’accidents cardiovasculaires, peut-on lire dans le résumé de l’étude.

Les chercheurs n’ont pas pu déterminer si les préjugés anti-gays étaient associés clairement à une baisse de l’espérance de vie, ou si celle-ci était liée à tous les genres de préjugés. Le Pacific Standard précise tout de même que les chercheurs pensent que l’homophobie augmente la mortalité, plus que le racisme.