Cas de variole du singe en continuelle augmentation: le vaccin doit être autorisé sans délai ! 

Communiqué de presse de Dialogai du mercredi 3 août 2022

Le nombre de cas de variole du singe étant en constante augmentation, Dialogai appelle les autorités sanitaires suisses à réagir sans délai. Les vaccins et traitements ayant prouvé leur efficacité dans d’autres pays doivent être autorisés et rendus disponibles de manière ciblée pour endiguer l’épidémie. Une campagne de prévention à plus large échelle doit être organisée en urgence.

Depuis le démarrage de la surveillance des cas en Suisse le 21 mai 2022, le nombre de cas de variole du singe ne cesse d’augmenter. Jusqu’à ce jour, 298 cas ont été confirmés en Suisse, mais les retours du terrain montrent que ce chiffre est très probablement sous-estimé. Le 23 juillet, l’OMS a par ailleurs déclenché le plus haut niveau d’alerte pour cette maladie en déclarant l’urgence de santé publique internationale.

Si cette maladie peut toucher tout le monde, certains groupes de la population présentent actuellement un risque accru de contraction, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes trans* et les travailleur·se·x·s du sexe.

« Notre centre de santé est ainsi en première ligne face à la variole du singe et nous voyons tous les jours de nouveaux cas », souligne Loïc Michaud, infirmier responsable à CheckPoint Genève. « Les premier symptômes n’étant pas toujours facile à identifier, plusieurs cas ont été détectés chez des patient·e·x·s venant pour tout autre chose. De plus, si la maladie est considérée bénigne de par son faible taux de mortalité, elle peut provoquer d’importantes douleurs demandant dans certains cas une hospitalisation et l’administration de morphine. À CheckPoint Genève nous observons une forte augmentation de la charge de travail liée à la propagation de la variole du singe ; la continuité des soins des autres usager·e·x·s risque de se voir affectée. »

Face à cette évolution inquiétante, Dialogai déplore un engagement insuffisant des autorités sanitaires suisses pour juguler cette épidémie dès son émergence.

Dans de nombreuses régions du monde, dont l’Union européenne, un vaccin antivariolique de troisième génération a été autorisé. Ce vaccin offre une bonne protection contre la variole du singe (environ 85% selon les chiffres de l’OFSP). À ce jour, le vaccin n’est cependant pas autorisé en Suisse.

Dialogai appelle les autorités suisses à réagir sans délai, notamment en centralisant l’achat de vaccins mis à disposition du corps médical et en œuvrant auprès de l’industrie pharmaceutique pour le dépôt d’une demande d’autorisation. Il est urgent d’amorcer une campagne de vaccination ciblée pour les personnes ayant été en contact avec le virus ou à risques élevés de contracter la maladie.

De plus, des traitements efficaces contre la variole du singe, tel le Tecoviramat, ne sont pas non plus autorisés en Suisse. Ces traitements sont pourtant recommandés dans d’autres pays pour les personnes les plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie.

Enfin, Dialogai appelle à mettre en place en urgence une campagne d’informations et de prévention à large échelle, en adoptant un discours non stigmatisant au sujet de l’épidémie. Le problème ne réside pas dans les différences de mode de vie, de sexualité ou d’identité de genre, mais dans la propagation rapide d’un virus et le manque de moyens, comme la vaccination, pour le juguler. La stigmatisation de certains groupes de la population et des personnes touchées ne peut être que contre-productive dans la lutte contre la maladie.