France : un rapport parlementaire préconise d’ouvrir les dons du sang aux homosexuels

Un rapport, remis mardi 16 juillet à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, préconise de mettre fin à l’interdiction pour les homosexuels de donner leur sang. Olivier Véran, le député PS de l’Isère,  chargé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault de se prononcer sur la filière du sang préconise une «mise à jour de l’organisation actuelle qui tienne compte des expériences acquises».

«Toutes les parties prenantes» devraient se rassembler, selon lui, dans un Haut Conseil de la filière du sang (HCFS), qui se prononcera aussi bien sur les grandes orientations de la filière, que sur des questions plus pointues comme celle de l’éviction des homosexuels du don du sang.

En ce qui concerne la sécurité et la sélection des donneurs, si la France doit préserver une exigence renforcée de sécurité de sa filière du sang, certaines adaptations sont souhaitables. Dans ce sens, la mission propose en particulier d’actualiser les critères de sélection des donneurs, notamment en faisant évoluer le questionnaire, pour plus de sécurité, de l’orientation sexuelle vers le niveau de risque individuel du donneur.

Alexandre Marcel, le président du comité IDAHO France (International Day Against homophobia and Transphobia) dénonce la stigmatisation actuelle des homosexuels dans la société.

« Au comité IDAHO France, nous dénonçons depuis longtemps l’interdiction imposée aux homosexuels de donner leur sang.
Le taux de prévalence imputé aux homosexuels se situe entre 19 et 20% pour le VIH, celui des populations d’Afrique subsaharienne, qui viennent en France, est de 30 à 40%. Il est supérieur, mais au bout de trois mois sur le territoire, ces derniers peuvent donner leur sang.
Le problème n’est pas le taux de prévalence (la proportion de sujets malades à un instant donné dans la population, ndlr) au VIH, mais le taux de confiance que l’on accorde aux homosexuels. Si une personne dit qu’elle n’a pas eu de rapports sexuels pendant trois mois ou qu’elle n’a pas eu de relations à risque, par exemple, le taux de prévalence ne devrait pas entrer en compte. En quoi un hétérosexuel aurait plus de valeurs ou de crédibilité sur sa bonne foi qu’un homosexuel? L’État persiste et continue à penser que les homosexuels sont plus menteurs que les hétérosexuels.
La question centrale n’est donc pas celle du taux de prévalence mais celle du comportement des homosexuels. L’Etat estime qu’il est plus dangereux que celui des hétérosexuels. Ce sont des préjugés et des stéréotypes. Il y a une stigmatisation  permanente du comportement des homosexuels «