Alerte sanitaire en France : risque d’épidémie d’infection invasive à méningocoque C

INFORMATION

En direction des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes dans les régions de l’Ile de France et  de PACA

 Transmission aux associations communautaires (SNEG et AIDES), pour diffusion par l’intermédiaire des sites de rencontres et d’information HSH et Trans

 L’Agence Régionale de Santé de l’Ile de France a signalé, au cours du mois de juin,  trois cas de personnes ayant déclaré une infection à méningocoque C. Ces cas sont survenus  chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et qui fréquentent des lieux de convivialités ou de rencontres au centre de Paris.

 Cette situation de 3 cas groupés ne constitue pas à ce jour une situation épidémique. Cependant des éléments épidémiologiques incitent à une vigilance particulière. Plusieurs rassemblements intéressant la communauté HSH sont prévus dans les prochains jours et semaines en France (dont Gay Pride à Paris le 29 juin ; Europride – Gay Pride européenne – à Marseille du 10 au 20 juillet) et pourraient favoriser la survenue de nouveaux cas.

En effet, une épidémie d’infection à méningocoque C a été observée entre 2010 et février 2013 chez des HSH dans la ville de New-York. Au total, 22 cas ont été décrits avec 7 décès. Il n’y a plus de nouveaux cas signalés depuis le 15 février 2013.

3 cas d’infections à méningocoque C sont survenus récemment en 2013 chez des HSH à Berlin, 1 en février et 2 en mai (contacts directs entre ces 2 cas). Un cas d’infection à méningocoque chez un HSH a également été identifié à Liège en Belgique en mars dernier.

 Cette situation en France fait l’objet d’une surveillance particulièrement active et d’une vigilance accrue des services de l’État et de l’Institut de veille sanitaire. Conformément aux recommandations du ministère chargé de la Santé, l’Agence Régionale de santé de l’Ile de France a informé toutes les personnes ayant été en contact étroit et prolongé avec les 3 cas recensés. Ces personnes ont bénéficié d’un traitement préventif par antibiotique, comme dans tous les cas d’infections invasives à méningocoque.

 Le méningocoque est un germe qui se transmet de personne à personne par les gouttelettes issues des sécrétions rhinopharyngées (salive et autres excrétions), le plus souvent en face à face, de moins d’un mètre. Le risque de transmission entre une personne infectée et une autre personne est faible. Cependant, le contact « bouche à bouche » ou lors d’un « baiser » est hautement contaminant quelque soit la durée du « baiser ». Les lieux de promiscuité (lieux de rencontres ou de convivialités) favorisent la transmission à partir d’une personne porteuse du méningocoque. Les déficiences immunitaires comme être porteur du VIH, peuvent rendre plus vulnérable l’individu contact. Le méningocoque est un germe fragile qui ne survit pas dans le milieu extérieur. Sa transmission est exclusivement interhumaine et nécessite un contact proche. Il n’y a donc pas lieu de prendre des mesures particulières de désinfection des locaux.

 Les formes les plus graves des infections invasives à méningocoque C sont les méningites et les septicémies qui peuvent se compliquer de purpura fulminans et de choc septique mortel. La méningite se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur de nuque accompagnée souvent de vomissements et d’une gêne à la lumière. Devant ces signes il faut consulter rapidement un médecin. Le purpura fulminans se manifeste par la survenue de tâches rouges sur la peau, qui ne disparaissent pas à la pression et qui peuvent s’étendre rapidement sur l’ensemble du corps, ces signes doivent amener à consulter sans délai un médecin ou à appeler le centre 15.

 Le calendrier vaccinal recommande la vaccination contre le méningocoque C pour toute  personne âgée de 1 à 24 ans. Dans le contexte décrit ci-dessus, et dans cette tranche d’âge, il est particulièrement recommandé aux HSH et aux Trans de se faire vacciner contre le méningocoque C.