VIH : un vaccin efficace mis au point chez le macaque

Des chercheurs français ont élaboré un vaccin thérapeutique capable de bloquer la multiplication du VIH dans l’organisme des macaques en le rendant inactif sans l’aide d’anticorps. Un procédé qui ouvre la voie à un traitement à l’échelle humaine.

Après des chercheurs espagnols et leur vaccin capable de ralentir la progression du VIH, une autre équipe de scientifiques semble également très avancée dans le combat contre cette maladie. Le professeur Jean-Marie Andrieu, virologue, et le professeur Wei Lu de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) travaillent également sur un vaccin thérapeutique prometteur.

Son but ? Prévenir la propagation du virus en agissant sur les globules blancs qui jouent un rôle majeur dans le système immunitaire. Déjà très avancées, leurs recherches en sont au protocole expérimental. Les chercheurs ont travaillé avec l’équivalent du VIH (virus de l’immunodéficience humaine)  chez les macaques : le virus de l’immunodéficience simienne (VIS). Le virus du sida du macaque se comporte exactement comme le virus du sida chez l’homme.

Créer de nouveaux lymphocytes
En effet ce virus simesque a une action tout à fait comparable à celle du virus du sida chez l’homme : il s’infiltre dans les globules blancs du nom de lymphocytes CD4 pour pouvoir se multiplier et affaiblir les défenses. Pour l’empêcher de s’attaquer à ces cellules, il faut donc « désactiver » ces lymphocytes CD4.

Pour cela, l’équipe scientifique a associé dans un même vaccin le VIS désactivé, donc sans pouvoir pathogène, et une bactérie lactique du nom de lactobacillus plantarum. Présente dans les yaourts, ces micro-organismes sont réputés pour renforcer les défenses immunitaires. De ce mélange est apparu une nouvelle sorte de lymphocytes : les CD8. 

Un traitement pour l’homme d’ici trois ans ?
Dans l’organisme, ces cellules agissent contre l’activation des lymphocytes CD4 infectés par le VIS. « Elles informent les CD4 de rester calme. Comme leur activation est nécessaire pour que le virus se diffuse dans l’organisme, si les CD4 restent inactifs, le virus ne peut pas s’étendre », explique Jean-Marie Andrieu.
Et là, miracle la réplication du virus s’est interrompue : sur 16 macaques vaccinés, 15 ont été totalement protégés. Mais reste la difficulté de transposer ce traitement sur l’homme, avec cette fois le VIH. « Cette fois-ci le vaccin serait utilisé à des fins thérapeutiques sur les personnes séropositives. Le but est d’arrêter la diffusion du virus sans avoir recours à une thérapie antirétrovirale », ajoute Jean-Marie Andrieu.  Le scientifique se donne trois ans pour réussir.

Source : Metro et AFP