Conséquence prévisible des excés de la campagne anti-mariage pour tous, la parole homophobe semble s’être libérée.

Les agressions et insultes homophobes sont en recrudescence, s’accordent les associations Le Refuge et SOS homophobie cette semaine. Une hausse significative : l’un et l’autre indique qu’ils ont reçu trois fois plus de témoignages de victimes d’homophobie en 2012 qu’en 2011.

De plus ne plus de témoignages au cours de l’année

« On constate des agressions verbales, du harcèlement… Ce sont des menaces mais aussi des insultes, des remarques, des sous-entendus au quotidien« , analyse Frédéric Gal, directeur national du Refuge. Cette association vient en aide à des jeunes majeurs victimes d’homophobie et de rejet familial. En 2012, 434 jeunes ont contacté Le Refuge, dont 212 uniquement pendant le mois de décembre. En réalité, une forte accélération se remarque dès le mois de novembre 2012.

Une accélération qui serait liée au débat actuel sur le mariage entre personnes de même sexe. « En parlant de pédophilie et d’inceste, le débat actuel est un débat qui attise l’homophobie. Pourtant, on aurait pu avoir un débat respectueux sur ce qui va changer avec le mariage pour tous, sans que les insultes sortent« .

Un malaise grandissant chez les jeunes homosexuels.

En décembre, les appels à SOS homophobie se font traditionnellement plus nombreux mais « l’année 2012 aura été tristement exceptionnelle« , annonce dans un communiqué l’association. SOS homophobie a fait les comptes : ils ont reçu trois fois plus de témoignages qu’en 2011. Les responsables ? Pour SOS homophobie, certaines déclarations de personnalités religieuses à propos du projet de loi sur le mariage et l’adoption par les couples homosexuels : « Si les sermons de prêtres appelant à manifester contre le mariage pour tou-te-s ont été nombreux à nous être relayés suite aux messes célébrées le 24 décembre, plusieurs jeunes lesbiennes, gays, bi ou trans nous ont également contacté-e-s ces derniers jours pour exprimer leur désarroi, leur souffrance et leur détresse face à leurs familles, enseignant-e-s ou proches qui ont exprimés des propos empreints d’homophobie et de violences, n’en déplaisent aux organisateurs de la manifestation du 13 janvier prochain. »

S’il fallait encore rappeler l’évidence : ce n’est  ni le mariage pour tou-te-s, ni l’adoption ou l’homoparentalité, ni l’égalité des droits qui font courir un risque aux enfants mais bien la haine, l’intolérance et le rejet qu’ils et elles peuvent subir en raison de leur orientation