Lorsque l’on évoque les violences conjugales, l’homme n’est que rarement envisagé comme celui qui les subit. Pourtant, à Genève, les estimations avancent que 7% de la population masculine y est confrontée avec une surreprésentation parmi les couples homosexuels. Pharos Genève est la structure mise en place par le psychothérapeute Serge Guinot pour écouter, soutenir et conseiller des hommes qui en plus de leurs souffrances doivent faire face aux préjugés de la société.
Les violences conjugales englobent différentes formes dont les coups ne sont qu’un aspect. Verbales, psychologiques, physiques, sexuelles ou même économiques elles peuvent s’insinuer dans l’ensemble des rapports que des conjoints ou des ex-conjoints entretiennent. A la différence de simples disputes, les violences conjugales se définissent par une emprise de l’un sur l’autre et l’instauration d’un sentiment de peur.
Le développement est en général long et connait une gradation. Les violences physiques ou sexuelles ne surviendront qu’au terme d’un processus qui s’inscrit dans la durée. Cette mise en place insidieuse se fait au détriment des capacités d’analyse de la victime qui va devoir s’extraire de son quotidien pour faire face à la réalité. Dans cette situation, être un homme est un obstacle supplémentaire pour se reconnaitre comme l’agressé, mais aussi pour solliciter l’aide de son entourage. L’homosexualité et/ou la séropositivité peuvent encore compliquer la situation si la menace de leur révélation est un aspect de l’emprise qui s’est instaurée.
Se rendre compte que la situation est anormale est déjà une grande victoire ; entreprendre des démarches pour que les choses changent est la suivante. Pharos, bien conscient du dilemme qui a précédé chaque prise de contact, s’efforce de répondre dans les 24 heures. « L’effort fait contre la violence, l’isolement et les stéréotypes de genre doit trouver un écho » déclare Serge Guinot.
Chaque situation de violence conjugale est particulière et les réponses doivent donc être adaptées. Parmi les caractéristiques communes, il est possible de citer des interrogations sur la légitimité de sa demande par l’agressé, l’isolement dans cette souffrance et, plus spécifiquement pour les hommes, un sentiment de honte répondant à l’hétéro-normativité de la société. Pharos a été créée pour répondre à ces questions soit en leur apportant une solution directement, soit en collaborant avec un réseau de partenaires. Un contact avec Pharos se déroulera en trois temps : une prise de contact, une évaluation de la situation et enfin une réflexion sur les mesures à mettre en place. Si un suivi psychologique et social est souvent une bonne réponse à moyen terme, il vient en addition de prestations plus susceptibles de rétablir rapidement une situation acceptable.
Formulaire de contact sur le site de Pharos ou par téléphone au 078 945 64 84
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Photo : association AGIR France