Don du sang – seule la prise en compte des risques réels évite les discriminations

don du sang gay

Mise à jour 6 février 2017 :

Swissmedic a modifié les conditions de don du sang pour les Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes (HSH) suite à la demande faîte par Transfusion CRS en 2016. Le nouveau système substitue à l’interdiction généralisée faîte aux HSH de donner leur sang, une interdiction connaissant une exception : ne pas avoir de relation sexuelle pendant 12 mois. Ce système laisse donc perdurer la discrimination. Dialogai appelle à une prise en compte des risques réels pris par le donneur indifféremment de son orientation sexuelle.

Article du 4 juillet 2016 :

La Transfusion Croix Rouge Suisse chapeaute les dons du sang à l’échelon national. Le 20 juin 2016, elle annonçait demander une révision des conditions d’accès à Swissmedic, l’autorité de régulation, pour ne plus exclure systématiquement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Si à terme, les discriminations devraient disparaître, une période de transition est prévue qui exige une abstinence de 12 mois pour les HSH. Cette discrimination est dénoncée par Dialogai auprès de Swissmédic.


Un premier pas qui laisse perdurer les discriminations

La proposition de Transfusion CRS est une avancée pour le don du sang par les homosexuels. L’exclusion pure et simple pourrait être remplacée dès 2017 par une exigence d’abstinence de 12 mois. Le Président de Transfusion CRS, le Dr. Rudolf Schwabe, n’est pourtant pas dupe et reconnait lui-même :

« Aucun homosexuel ne va rester abstinent durant un an juste pour pouvoir donner son sang. Mais il s’agit d’une première étape. »[1]

La volonté de faire progresser les choses est donc là, mais le système mis en place ne peut susciter l’adhésion de Dialogai. En effet, cette période d’abstinence est appliquée indistinctement à tout homme déclarant avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes. Elle trahit donc une vision de l’homosexualité reposant sur des a priori, et fait notamment l’impasse sur les personnes séronégatives vivant en couple et fidèles.

Vers un système basé sur les risques réels

Néanmoins, dans un deuxième temps, Transfusion CRS souhaite mettre en place un système créant des catégories de donneurs déterminées par les risques réels pris par la personne indifféremment de son orientation sexuelle. La définition de ces critères n’est pas encore précise, mais avoir des relations homosexuelles avec des partenaires non-traçables pourrait être assimilé à une exposition possible au même titre que la consommation de drogue par injection ou le recours à des travailleurs et travailleuses du sexe.

Un tel système permettrait d’écarter les discriminations tout en prenant en compte la forte prévalence du VIH dans la communauté homosexuelle (12% contre 4% dans la population générale). C’est la solution que Dialogai demande à Swissmédic de retenir.

Don de cellules souches

Le régime juridique pour le don de cellules souches du sang est différent de celui applicable au don du sang. Dans la même annonce du 20 juin, Transfusion CRS annonçait mettre en place du même mois, un système basé sur les risques et excluant l’orientation sexuelle. N’ayant ici pas besoin de la validation de Swissmedic, le nouveau système est entré en vigueur dès le 22 juin.

 

Pour en savoir plus :

L’exclusion systématique des HSH ne se justifie plus – communiqué de presse Transfusion CRS – 20 juin 2016

[1] Les homosexuels devraient pouvoir donner leur sang, 24 heures, 20 juin 2016, http://www.24heures.ch/suisse/homosexuels-devraient-pouvoir-donner-sang/story/28074193