Dès septembre, des prestations en santé mentale viennent compléter l’offre du centre de santé pour les hommes gays et bisexuels de Genève. Rencontre avec Nicola Gervasoni, le psychiatre responsable de ce nouveau service et directeur médical de la clinique La Métairie.
Les études santé gaie menées par Dialogai ont montré que de nombreux hommes gays et bisexuels souffrent d’une mauvaise santé psychique, quelle est la situation ?
Les études ont en effet montré que les troubles psychiques affectent les hommes gays et bisexuels dans des proportions importantes et qu’ils sont plus répandus que les infections au VIH ou aux autres IST. Si l’on se réfère à la définition de la santé donnée par l’Organisation Mondiale de la Santé, la prise en charge de la santé mentale est tout aussi essentielle que la santé physique. C’est d’ailleurs une tendance générale qui se retrouve dans de nombreux centre de santé et dans les orientations données par les pouvoirs publics.
La population gay ou bisexuelle ne présente cependant pas de pathologies particulières. L’anxiété, la dépression ou encore les addictions sont des troubles très fréquemment rencontrés. La prise en charge de la thérapie à Checkpoint a l’avantage de permettre d’aborder sans tabou les questions sexuelles pour ensuite s’intéresser au cœur du problème. Tout comme pour la santé sexuelle, le cadre offert par Checkpoint est propice à l’établissement d’un dialogue franc.
A quels signes peut-on se fier pour déterminer si l’on a besoin d’être aidé ?
En guise de règle générale, on peut dire que dès que l’on réfléchit à consulter, il faut aller voir quelqu’un. Cela ne signifie pas forcément que le rendez-vous sera suivi d’une thérapie, mais avoir le regard d’un professionnel sur sa situation permet d’y voir plus clair et surtout évite que la situation ne se détériore. Dès qu’une souffrance a un impact négatif sur la vie, le travail ou les relations sociales, une consultation s’impose.
Il existe de nombreux test d’évaluation (par exemple : blues-out.ch); c’est également un bon moyen pour apprécier sa situation.
Concrètement comment s’organise ce nouveau service ?
Un premier rendez-vous permettra de déterminer quelle est la situation du patient et quelles sont ses attentes. En fonction de ces éléments, il sera orienté au sein de Checkpoint soit vers un psychiatre, soit vers un psychologue. Pour certaines pathologies ou pour des traitements intensifs l’orientation pourra aussi se faire en dehors de Checkpoint vers des services adaptés à chaque cas.
Les prestations sont remboursées par l’assurance de base selon les dispositions de la LAMAL (10% sont à la charge du patient après épuisement de sa franchise).
Les consultations débutent en septembre, mais vous pouvez prendre rendez-vous dès maintenant en contactant Checkpoint au 022 906 40 30