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Selon Jennifer S. Hirsch, parmi les différents contextes dans lesquels peuvent s’exercer des discriminations, la famille est de loin celui qui entraîne le plus de conséquences néfastes pour les jeunes LGBT.

 

Malgré de nombreux progrès sur les questions LGBT, il demeure un bastion des discriminations qui semble encore échapper aux lois américaines: la famille. C’est le constat que dresse Jennifer S. Hirsch, docteure en sciences socio-médicales à l’Université de Columbia, dans une tribune publiée sur le site du Washington Post: «Le mépris et la discrimination que beaucoup de jeunes qui sont homos ou dont le genre n’est pas conforme reçoivent de leurs parents ont le potentiel de faire bien plus de dommages que l’hostilité qu’ils subissent des autres. On regorge de preuves: les enfants en manque de soutien de leurs parents au sujet de leur orientation sexuelle ont un risque plus élevé de problèmes de santé mentale, d’usages de drogues et de relations sexuelles non protégées. Et ce risque n’est pas mineur – ceux qui se sentent rejetés par leurs familles sont huit fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide.»

 

Jennifer S. Hirsch cite deux exemples récents à travers les suicides de deux jeunes trans’, Leelah Alcorn fin décembre 2014, puis Blake Brockington il y a tout juste un mois, un jeune garçon trans’ de 18 ans très investi dans la lutte contre la transphobie. Tou.t.e.s deux avaient été rejeté.e.s par leur famille qui n’acceptait pas leur identité de genre. «Nous manquons de politiques publiques et de campagnes pour améliorer le contexte familial des enfants LGBT», insiste la spécialiste: «Au cours des dernières années, nous avons vu une transformation des politiques, au niveau fédéral, au niveau de l’État et au niveau municipal: le mariage pour tous, les lois sur le changement de genre des permis de conduire, l’extension des lois sur les crimes de haine, et les lois pour prévenir le harcèlement scolaire. Ces lois reconnaissent la valeur des vies LGBT et considèrent qu’elles méritent la protection de l’État. Les enfants LGBT sont de plus en plus protégés à l’école, mais tant qu’ils vivront dans des foyers où leurs parents sont libres de se moquer d’eux, de les critiquer parce qu’ils ne correspondent pas aux attentes de ce qu’est un homme ou une femme, notre travail n’est pas terminé.»

 

Traduit pour Yagg

A lire en anglais sur The Washington Post