Lundi prochain, 1er décembre, est la Journée Mondiale de lutte contre le Sida. L’Aide Suisse contre le Sida (ASS) dont fait partie Dialogai, présente à cette occasion les enjeux de la lutte contre l’épidémie de VIH aujourd’hui et dresse le tableau de son ampleur en Suisse et dans le monde.
Les défis de la lutte contre le VIH aujourd’hui
• Discrimination et stigmatisation: en dépit des progrès médicaux, un diagnostic de VIH entraîne, aujourd’hui encore, une nette péjoration de différents aspects de la vie quo-tidienne. Il y a des pénalisations en milieu professionnel ou en relation avec les assu-rances sociales et privées, mais aussi des atteintes à la personnalité et des violations de la protection des données. Il faut donc non seulement abolir les discriminations pour les personnes concernées, mais aussi agir au plan structurel.
• Nouvelle dimension du traitement antirétroviral: la médecine a réalisé de grands progrès ces dernières années en ce qui concerne la tolérance et la simplicité du traitement. Dans des circonstances favorables et grâce aux traitements contre le VIH, l’espérance de vie des personnes séropositives est similaire à celle des personnes non infectées. Il ne fait pas de doute aujourd’hui que le traitement antirétroviral (TAR) peut aussi être utilisé comme une mesure préventive. La probabilité d’infecter le partenaire est réduite à un minimum chez les personnes séropositives sous traitement.
• Début du traitement à temps: un traitement commencé à temps augmente les chances de longévité et celles de voir l’infection évoluer avec un minimum de complications. Mais le dépistage et le traitement sont proposés trop tard jusque dans 15% des cas, ce qui peut avoir des répercussions sur la santé. Il est donc important de commencer le traitement à temps et c’est un aspect qu’il faut encourager. On a besoin ici d’informations actualisées qui soient à la fois complètes et fondées.
• Observance thérapeutique: certains patients ont des difficultés à suivre le traitement médicamenteux sans interruption. Or l’étude suisse de cohorte l’a mis en évidence : celui qui interrompt le traitement antirétroviral risque d’avoir, même plusieurs années après, des taux de CD4 qui restent plus mauvais que chez quelqu’un qui n’a jamais interrompu le traitement. De plus, cela augmente la probabilité de mourir des suites du VIH ou de développer des maladies associées au VIH.
• Information du partenaire: les transmissions du virus au sein de couples sérodifférents sont fréquentes: les femmes ont cité essentiellement leur partenaire fixe comme source probable de l’infection (59%); chez les hommes hétérosexuels, ce taux était de 31% et de 26% chez les HSH (CH.A.T.-Survey, Hôpital cantonal de Saint-Gall, 2007). La peur du rejet et de la discrimination empêche de nombreuses personnes sé-ropositives de révéler leur statut à leur partenaire (cela concerne aussi les partenaires occasionnels).
Epidémiologie de l’infection à VIH : dans le monde et en Suisse
Le VIH/sida est à l’échelle mondiale la maladie infectieuse occasionnant le plus grand nombre de décès et, de manière générale, la troisième cause de mortalité (OMS).
L’épidémie mondiale de VIH (selon les données de l’ONUSIDA)
• 35 millions de personnes vivaient avec le VIH fin 2013
• 2,1 millions de nouveaux cas d’infection par le VIH ont été déclarés en 2013, soit 38% de moins qu’en 2001
• 1,5 million de personnes sont décédées du sida en 2013, soit 35% de moins qu’en 2005
• 61% des personnes vivant avec le VIH ont aujourd’hui accès au traitement
L’épidémie en Suisse (selon les données de l’OFSP)
• 0,4% correspond au taux de prévalence du VIH au sein de la population suisse
• 22 000 à 29 000 personnes vivaient avec le VIH en Suisse en 2013
575 nouvelles infections à VIH ont été déclarées en Suisse en 2013 – dont 47% touchent des hétérosexuels – 41% touchent des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes – et moins de 3% touchent des personnes qui consomment des drogues
• 125 nouveaux cas de sida ont été déclarés en Suisse en 2013
• 12 décès liés au sida ont été déclarés en Suisse en 2013
• Plus de 7000 décès liés au sida ont été déclarés jusqu’à fin 2013
• Quelque 60 à 80% des personnes vivant avec le VIH suivent un traitement anti-rétroviral
La situation sociale des personnes séropositives en Suisse
• env. 70% des personnes vivant avec le VIH ont un emploi à temps partiel ou à plein temps
• env. 70% d’entre elles exercent une activité lucrative à 90% ou plus
• env. 30% des personnes vivant avec le VIH en Suisse sont des personnes n’exerçant pas une activité lucrative
• la majorité des personnes vivant avec le VIH sont dans la tranche d’âge des 30 à 44 ans
Aide Suisse contre le Sida
L’Aide Suisse contre le Sida (ASS) est l’association faîtière des huit centres de coordina-tion régionaux, qualifiés de membres actifs+, et de plus de 40 autres organisations actives ou engagées dans le domaine du VIH/sida. L’Aide Suisse contre le Sida oeuvre depuis 1985.
L’association Aide Suisse contre le Sida se finance à l’aide de subventions de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et de dons privés. Les membres de l’ASS sont juridiquement et financièrement indépendants de l’association faîtière. L’association Aide Suisse contre le Sida est une organisation à but non lucratif (label ZEWO). Une vingtaine de collaborateurs et collaboratrices travaillent au secrétariat à Zurich.
L’Aide Suisse contre le Sida a pour objectif :
-
de prévenir de nouvelles infections par le VIH ;
-
d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes et de leurs proches ;
-
de renforcer la solidarité de la société avec les personnes séropositives, leurs familles et amis.
L’Aide Suisse contre le Sida recueille et utilise des informations sur le VIH/sida et les autres infections sexuellement transmissibles. Elle les met à la disposition de l’ensemble des membres engagés dans le conseil et l’accompagnement des séropositifs.
L’ASS réalise, en partie sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique, différents projets de prévention, notamment pour les groupes de population présentant un risque accru d’infection. L’association offre aux personnes vivant avec le VIH ou le sida des informations d’ordre médical et juridique sous la forme de brochures et de publications régulières ou de consultations. Outre la formation et la formation continue pour les professionnels (intervisions et colloques), elle propose également des séminaires et des cours destinés aux séropositifs et à leurs partenaires, proches et accompagnants afin de garantir et de promouvoir l’autonomie et la qualité de vie des personnes directement concernées.
Que fait l’Aide Suisse contre le Sida pour le groupe cible des personnes vivant avec le VIH ?
L’Aide Suisse contre le Sida met en oeuvre les mesures suivantes:
-
Défense des intérêts & lobbying
-
Lutte contre l’exclusion de l’assurance indemnités journalières
-
Réponses, dans le cadre de procédures de consultation, sur des sujets de loi en lien avec le VIH
-
Représentation et consultation juridique gratuite pour les personnes vivant avec le VIH (par téléphone et par écrit)
-
Aide financière d’urgence à des personnes séropositives par l’intermédiaire du Fonds de solidarité de l’association
-
Centre national de déclaration des discriminations et des violations de la protection des données dans le domaine du VIH
-
Recensement de la jurisprudence sur www.hivlaw.ch (en collaboration avec la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse et la Haute école des sciences appli-quées de Zurich)
-
Relations avec les médias et comptes rendus sur des sujets en rapport avec les séropositifs et la vie avec le VIH, www.aids.ch/leben-mir-hiv / www.shop.aids.ch
-
Publications destinées aux personnes vivant avec le VIH
-
Formations continues et exposés destinés aux professionnels conseillant les per-sonnes vivant avec le VIH
-
Collaboration et soutien aux organisations de personnes vivant avec le VIH
-
Recherche de fonds pour des projets en faveur de personnes vivant avec le VIH et le sida
-
Surveillance de l’évolution et des tendances dans le domaine du VIH