Don du sang : aux USA, les homosexuels pourraient sauver des millions de personnes

DonDuSangHomosexuel-2Autoriser les homosexuels à donner leur sang permettrait de sauver des vies, selon une nouvelle étude scientifique américaine. En récoltant plus de 291,145 litres de sang supplémentaires par an, plus d’un million de patients pourraient être épargnés.

Les chercheurs de l’Université de Californie ont analysé les données récoltées en 2008, 2010 et 2012 par la « General Social Survey » (un sondage réalisé par le gouvernement américain) et celles de la Croix-Rouge américaine pour estimer le manque à gagner de la restriction du don de sang aux hétérosexuels.

Les résultats de l’étude révèlent que lever cette interdiction permettrait de récupérer 291,145 litres de sang par an et pourrait sauver plus de 1 million de vies chaque année.

«La Croix-Rouge américaine suggère qu’un seul don peut sauver 3 personnes » explique Ayako Miyashita, chercheuse au William Institute de l’université de Californie, co-auteur de l’étude. « Nos estimations ont quantifié le nombre de vie sauvées à 1.8 millions». Depuis l’apparition en 1983 du sida, la Food and Drug Administration (FDA, l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments) a interdit le don de sang aux homosexuels.

L’American Medical Association, la Croix-Rouge américaine et l’American Association of Blood Banks, à travers un communiqué publié cet été, expliquent qu’interdire le don du sang aux homosexuels était «discriminatoire et ne reposait pas sur des données scientifiques solides» .

«L’homosexualité d’un homme ne constitue pas un comportement sexuel à risques qui justifierait l’exclusion du don du sang », a déclaré l’avocat général de la Cour de justice de l’Union Européenne à la suite d’un jugement de la Cour de justice de l’Union européenne en juillet 2014.

«Dans le cas d’un donneur hétérosexuel, le questionnaire s’attache à identifier les comportements à risque. Dans le cas d’un homosexuel masculin, le questionnaire est suspendu immédiatement. Un homosexuel en couple, stable dans sa relation, et n’ayant pas eu de relation à risque dans un délai susceptible d’être couvert par un dépistage virologique, peut percevoir son éviction comme discriminatoire » rappelle Olivier Véran, député de l’Isère et auteur d’un rapport sur le don de sang en France. «Nous recommandons donc de faire évoluer le questionnaire de l’orientation sexuelle pour le baser plutôt sur le niveau de risque du donneur ».