Québec : Lutter contre les préjugés LGBT dès l’enfance, par des livres

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Pour certains, c’est la théorie du genre. Pour d’autres, c’est une preuve d’ouverture et de tolérance. La Centrale des syndicats du Québec a choisi une liste d’oeuvres qu’elle soumettra aux Centres de la Petite Enfance (CPE), ainsi qu’aux écoles primaires. Parmi ces livres, des thématiques sociales comme l’homoparentalité, ou les couples de même sexe. 

 

Lutter contre les préjugés commence dès le plus jeune âge, et certaines lectures peuvent aider plus que d’autres. Une récente étude italienne avait démontré qu’Harry Potter était à même d’aider les enfants à se montrer plus tolérants à l’égard des homosexuels et des immigrés. Une sorte d’ADN dans le livre, qui touchait et sensibilisait les enfants, jusqu’aux étudiants.

 

La CSQ est une organisation présente dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux, des loisirs et de la culture. Elle a plusieurs fois pris position pour encourager la lecture et l’écriture – notamment dans la lutte contre le décrochage scolaire des garçons. Avec cette liste de livres Papa porte une robe, La fille qui voulait être un garçon, Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ?, le CSQ présente un certain nombre de titres jeunesse, évoquant tous des questions de sexualité. Un programme qui ne manquera pas de faire écho aux vagues de protestation en France et notamment les brillantes interventions de Jean-François Copé, alors président de l’UMP.

 

L’initiative vient du président du Comité pour la diversité sexuelle et l’identité du genre, à la CSQ. Jacques Pétrin est retraité et militant homosexuel, et s’explique dans Le Devoir :  « Si on veut être en mesure de développer cette ouverture à la diversité, il faut briser le mythe de l’hétérosexisme dès le plus bas âge. Si on ne prend pas les enfants en CPE, ils prennent déjà le moule et perpétuent le mythe, notamment que les petits gars qui aiment le rose sont des tapettes »

 

Son projet est simple : partir des livres pour déconstruire certains préjugés. « Les jeunes vont donc avancer en ne cadrant pas avec ce que projette la société. Une fois au primaire, on va aborder la question de la diversité des familles, et poursuivre dans la question des stéréotypes.»

 

Le projet ne sera présenté qu’à l’automne, et provoque bien évidemment des réactions diverses. Les parents s’inquiètent rapidement des conséquences sur leurs enfants : s’ils ne se questionnent pas encore, celà provoquerait des réactions imprévisibles. Certaines redoutent même que leur progéniture ne souhaite changer de sexe, ou ne s’intéresse à des pratiques sexuelles différentes.

 

La liste officielle devrait être présentée cette semaine sur le portail de la CSQ, et le mythe de la théorie du genre fait évidemment son apparition, que ce soit sur les réseaux, ou dans les réactions de certains professionnels. Le professeur à l’école de travail social de l’université de Laval, Michel Dorais, assure : « Tous les enfants sont concernés, il n’y a pas une famille au Québec qui ne connaît pas un LGBT. C’est pourquoi parler de la diversité sexuelle est bien, mais tout est dans la manière de le faire. »

 

IHS News, service de presse qui s’appuie sur le réseau de l’Église catholique, n’y va cependant pas de main morte.

Ce qui est intéressant avec ces militants qui ne militent soit disant pas, c’est qu’ils tentent tellement de rendre neutre une chose qui ne l’est pas, qu’ils arrivent à se contredire les uns les autres. Michel Dorais, qui est également sociologue spécialiste de la sexualité se réjouit de l’existence de ces listes qui vont permettre de parler de la diversité sexuelle et de la multitude des sexualités, alors que Jacques Pétrin nous assurait qu’il ne s’agissait dans ces ouvrages que de combattre les stéréotypes et pas du tout de parler de sexe.

 

Égide Royer, psychologue et professeur en adaptation scolaire à l’Université Laval et spécialiste de la réussite scolaire, reste pour sa part mesurée sur cette décision : « L’attitude qu’on recommande la plupart du temps, c’est de répondre naturellement aux questions des enfants. Si les intervenants de CPE et de garderies en milieu familial ont du matériel pour les aider à répondre, tant mieux. Mais personnellement, je ne recommanderais pas qu’on ait une lecture spécifique sur des sujets comme ceux-là en garderie. »

 

Source : Actualitté.com