Une accélération massive du dépistage et du traitement dès le diagnostic entrainerait une baisse importante du nombre de nouvelles infections au VIH

ruban rouge 131201Une augmentation dans la proportion d’hommes gays séropositifs qui ont une charge virale indétectable (de 60%, le chiffre actuel, à 90%) pourrait entrainer une baisse importante du nombre de nouvelles infections au VIH, d’après une étude de modélisation faite au Royaume-Uni.

Une augmentation substantielle des taux de dépistage serait nécessaire pour y arriver. En outre, toute diminution dans les taux de rétention dans les filières de soins, d’adhésion au traitement ou d’utilisation des préservatifs aurait des conséquences négatives sur ces prédictions.

Alors qu’environ 20% des hommes gays au Royaume-Uni ne savent pas qu’ils sont séropositifs, plus de 80% de ceux qui le savent suivent un traitement anti-VIH et 95% des hommes sous traitement ont une charge virale indétectable. En tout, approximativement 60% des hommes gays séropositifs ont une charge virale maitrisée. Malgré tout, environ ½% des hommes gays au Royaume-Uni continuent de contracter l’infection au VIH tous les ans et il est possible que ce chiffre augmente, en raison, en partie, du nombre croissant d’hommes qui ont des rapports sexuels sans préservatif.

Pour l’instant, le VIH est diagnostiqué dans l’année qui suit l’infection chez environ 40% des hommes, mais l’étude a modélisé l’impact d’une augmentation de ce chiffre, et du traitement immédiat pour tous dès le diagnostic.

Augmenter jusqu’à 60% la proportion de VIH diagnostiqués dans l’année suivant l’infection pourrait réduire de 32% l’incidence annuelle et si tous les hommes commençaient le traitement immédiatement, l’incidence annuelle serait réduite de 64%.

Bien que le nombre d’individus prenant le traitement augmenterait dans les premières années, ce chiffre finirait par baisser avant 2030 puisque moins d’hommes contracteraient le VIH.

Cependant, ce modèle est très sensible aux changements relatifs à l’utilisation des préservatifs. Selon le scénario d’augmentation du dépistage et du traitement cité ci-dessus, une chute de 10% dans l’utilisation des préservatifs pourraient entrainer une centaine d’infections supplémentaires chaque année, mais si le taux de diagnostics ne s’améliore pas, une chute de 10% pourrait plus que doubler l’incidence.

Plusieurs autres scénarios sont explorés dans cette étude (voir l’article complet pour des détails supplémentaires). La question qui reste en suspens bien sur, est comment accroitre le taux de diagnostics dans l’année de l’infection à 60% des hommes gays. La proportion d’hommes diagnostiqués tardivement a décliné constamment mais très lentement au cours de la dernière décennie (0,5% de déclin en un an), mais pas le nombre absolu.

Source : Dernières actualités sur la précvention du  VIH – Europe  (Nam – Aidsmap)