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Redoutant la discrimination et les coûts, de nombreux migrants provenant plus particulièrement de territoires frappés par l’épidémie, tels l’Afrique subsaharienne ou la région de l’Europe orientale et de l’Asie centrale, ne font un test de dépistage du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles que très, voire trop tard. Voilà pourquoi l’Aide Suisse contre le Sida réclame à l’occasion de la Journée internationale de la migration la gratuité des tests du VIH pour les migrants en provenance de ces zones à risque élevé.

La Suisse est un pays de migration. Quelque 53‘000 migrants et migrantes proviennent de pays à forte prévalence du VIH tels que l’Afrique subsaharienne, l’Europe orientale ou l’Asie centrale. Les contaminations chez les migrants en provenance de ces régions constituent un tiers de tous les cas de transmission du virus par voie hétérosexuelle en Suisse. Selon les indications fournies, deux tiers des personnes atteintes ont contracté le virus dans leur pays d’origine.

Dépistage tardif par peur des discriminations

Les migrants en provenance de pays où le taux d’infection à VIH est élevé font partie des groupes les plus vulnérables en Suisse, étant notamment défavorisés à maints égards par rapport à la population indigène en raison de leur situation juridique et matérielle. Redoutant la discrimination et la stigmatisation, ils ne font pas de test de dépistage ou seulement très, voire trop tard. De plus, des barrières linguistiques et culturelles leur bloquent l’accès au système de santé. Enfin, il apparaît que les coûts d’un test de dépistage du VIH, soit une soixantaine de francs en moyenne, auraient également un effet dissuasif sur bon nombre de ces migrants, et en particulier les sans-papiers ne disposant pas d’assurance-maladie obligatoire.

Gratuité des tests demandée

Du point de vue de la santé publique, ce sont là des signaux alarmants qui témoignent d’un fossé entre la réglementation légale et la mise en oeuvre sociale. Dans une intervention adressée au Conseil fédéral, Doris Fiala, conseillère nationale PLR et présidente de l’Aide Suisse contre le Sida, réclame de ce fait le dépistage ciblé des infections sexuellement transmissibles. « La prévention du VIH auprès des migrants en provenance de territoires à risque élevé est un problème à l’échelle européenne. Nous pouvons faire quelque chose en introduisant le dépistage gratuit pour ce groupe de population, déclare-t-elle avec conviction. La prévention ne doit pas échouer à cause des coûts. »

Accès simplifié au système de santé pour les sans-papiers

L’Aide Suisse contre le Sida se mobilise par conséquent afin que les migrants en provenance de pays à risque élevé puissent faire désormais gratuitement le test de dépistage du VIH. Ils doivent par ailleurs être mieux informés des possibilités de dépistage et de traitement du VIH/sida. S’agissant des sans-papiers, il convient de leur faciliter l’accès au système de santé en supprimant les obstacles à l’assurance-maladie obligatoire. Ces mesures profiteraient non seulement aux personnes dépistées, mais aussi à l’ensemble du système de santé. Des études ont en effet prouvé que les personnes séropositives qui n’entrent dans le système de santé qu’à un stade tardif engendrent des coûts trois à quatre fois supérieurs aux patients diagnostiqués plus tôt.

Communiqué de l’Aide Suisse contre le Sida

Pour plus d’informations : Harry Witzthum, porte-parole de l’Aide Suisse contre le Sida, tél. 079 794 64 91, harry.witzthum@aids.ch

A propos de l’Aide Suisse contre le Sida

 L’Aide Suisse contre le Sida (ASS) est l’association faîtière des huit organisations régionales de lutte contre le sida ainsi que d’autres organisations actives ou engagées dans le domaine du VIH. Elle planifie, coordonne et réalise des projets de prévention dans le domaine du VIH/sida et des autres infections sexuellement transmissibles (IST), plus particulièrement pour les groupes de population présentant un risque élevé. Elle s’investit en faveur des personnes vivant avec le VIH/sida, défendant leurs besoins, leurs droits et leur statut d’égalité au sein de la société. Elle œuvre par ailleurs en tant que centre national de déclaration des discriminations liées au VIH/sida.