Une plaque à la mémoire des deux derniers homosexuels condamnés à mort en France

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Bruno Lenoir et Jean Diot

Ces noms ne vous disent peut-être pas grand-chose et pourtant, ils font partie de l’histoire de l’homosexualité. En 1750, ce furent les deux derniers hommes exécutés pour raison d’homosexualité en France.

La Mairie de Paris s’apprête, lors du prochain Conseil de la ville des 16, 17 et 18 décembre, à voter le dépôt d’une plaque commémorative à leur mémoire. Le vote de cette délibération fait suite au vœu porté par Ian Brossat et le groupe PCF/Parti de Gauche, qui avait été adopté à l’unanimité en mai 2011.

Ce  vœu rappelait  que «le 4 janvier 1750, à 23h30, au croisement de la rue Montorgueuil et de la rue Saint-Sauveur, Bruno Lenoir, garçon cordonnier d’une vingtaine d’années, et Jean Diot, domestique de 40 ans, ont été arrêtés en raison de leur homosexualité. Emprisonnés à la prison du Châtelet, leur procès et son verdict témoignent de l’acharnement judiciaire auquel étaient confrontés les homosexuels français du siècle des Lumières, poursuit le texte. En effet, chacun d’entre eux a été condamné à la confiscation complète de leurs biens avant la peine de mort par un bûcher dressé place de Grève, et la dispersion de leurs cendres. Bruno Lenoir et Jean Diot sont donc brûlés vifs publiquement le lundi 3 juillet à 17h. Pour le seul crime d’homosexualité. Il s’agit du dernier couple exécuté en France pour cette raison.»

La plaque devrait ensuite être apposée à l’angle des rues Bachaumont et Montorgeuil (2e), dans le périmètre historique correspondant au lieu de leur arrestation.

Yagg s’est procuré cette délibération et révèle le texte de la plaque:

« Le 4 janvier 1750, rue Montorgueil entre la rue Saint-Sauveur et l’ancienne rue Beaurepaire, furent arrêtés Bruno Lenoir et Jean Diot. Condamnés pour homosexualité́, ils furent brulés en place de Grève le 6 juillet 1750. Ce fut la dernière exécution pour homosexualité́ en France »

Quant à l’inauguration à proprement parler de cette plaque, elle pourrait avoir lieu avant mars.

Pour Ian Brossat, «ce vote aura évidemment une signification politique forte au vu du contexte marqué par une recrudescence des violences homophobes.

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