La dernière déclaration des cas de discrimination de l’Aide Suisse contre le Sida montre à quel point les licenciements abusifs, le mobbing ou les violations de la protection des données sont monnaie courante pour un grand nombre de séropositifs. Avec sa nouvelle campagne intitulée « Pour une Suisse sans sida » et une manifestation organisée à l’occasion de la Journée mondiale contre le sida 2013, l’Aide Suisse contre le Sida rappelle qu’il n’est toujours pas question de normalisation du VIH et que la solidarité à l’égard des personnes séropositives garde toute son importance.
Début novembre, le cas du licenciement abusif d’un footballeur séropositif par le FC Zurich (FCZ) a fait grand bruit. Si le club vient d’être condamné à une lourde peine pécuniaire, la carrière de l’attaquant avait été pour sa part définitivement stoppée. Le joueur n’avait jamais retrouvé d’employeur et il est décédé l’an passé dans sa patrie, au Nigeria.
C’est au travail que les discriminations sont les plus fréquentes
Tu ne trouves pas que tu exagères un peu ?
Avec le sida, on n’est jamais trop prudent !
Tous les cas de discrimination au travail liés au VIH ne suscitent pas autant d’écho médiatique que celui de ce footballeur, mais ils ont tous un profond impact sur les personnes séropositives concernées.
« Je suis sûre que dans certains cas, je n’ai pas eu le poste uniquement à cause de mon infection. »
(Manuela, 22 ans)
En tant que centre national de déclaration des discriminations et des atteintes à la personnalité liées au VIH/sida, l’Aide Suisse contre le Sida a transmis quelque 70 cas à la Commission fédérale pour la santé sexuelle (CFSS) et à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) rien qu’en 2013. Une grande partie d’entre eux concernait des discriminations en relation avec l’activité lucrative. Des contrats d’apprentissage ont été annulés et des personnes contraintes de dévoiler leur séropositivité à des collègues ou encore victimes de licenciement abusif – dans l’illégalité la plus totale.
« Il subsiste dans le monde du travail de nombreux préjugés à l’encontre des collaborateurs séropositifs. Cela se traduit par des remarques du genre : « C’est leur faute s’ils sont séropositifs » ou par des peurs diffuses, on se demande par exemple s’il pourrait arriver quelque chose si l’on mange dans la même assiette à l’occasion d’une fête d’entreprise. »
(Beat Vogt, responsable Employee Relations Suisse UBS)
Objectif de l’Aide Suisse contre le Sida : zéro discrimination
Un titre de champion du monde ne tolère pas la légèreté.
La protection contre le sida non plus
L’Aide Suisse contre le Sida met tout en oeuvre pour que cessent les discriminations des personnes séropositives. Elle offre une consultation juridique gratuite aux personnes vivant avec le VIH et intervient pour défendre leurs droits si elles le souhaitent. De plus, elle sensibilise les employeurs au VIH et leur propose une aide à la mise en oeuvre d’un règlement sur le VIH au travail sur www.aids.ch/workpositive. Des entreprises comme UBS, TALLY WEIJL et Gilead Sciences Switzerland Sàrl ont déjà fait usage de cette offre et introduit un tel règlement.
« … car je n’ai rien qui puisse donner le droit à quiconque de m’exclure. »
(Gisep, 23 ans)
Contre l’ignorance – pour l’information : renforcement de la prévention du VIH
Qu’est – ce que les jeunes doivent savoir du sida aujourd’hui ?
Tout
Ignorance et préjugés vont souvent de pair : si l’on veut mettre un terme aux discriminations des personnes séropositives, il est donc essentiel d’informer. En disant OUI à la loi sur les épidémies en septembre 2013, le peuple a donné un signal clair, s’opposant à la criminalisation des séropositifs et prônant un renforcement de la prévention du VIH. Mais le chemin est encore long jusqu’à ce que la maladie ne soit vraiment plus taboue et que notre société accepte pleinement les personnes séropositives. Toutefois, il ne fait pas de doute que ce chemin doit être parcouru : d’après les données épidémiologiques 2013 de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), le nombre des nouvelles infections par le VIH se maintient à un niveau élevé.
Pour une Suisse sans sida
Avec sa nouvelle campagne intitulée « Pour une Suisse sans sida », l’Aide Suisse contre le Sida informe tout en combattant des préjugés.Dans de petits dialogues avec des collaborateurs de l’Aide Suisse contre le Sida, des personnalités issues du milieu de la culture, du divertissement et du sport évoquent les messages clés de la lutte contre le sida et rappellent que le VIH n’est pas le problème des autres. Lapidaire, les réponses expriment clairement ce que nous savons tous depuis longtemps, le VIH peut frapper n’importe qui. Même en 2013, même aujourd’hui.
