VIH-Sida au Maroc : Progression des infections de 52% entre 2007 et 2011

La  7ème Journée nationale de dépistage du VIH organisée par l’Association de lutte contre le sida (ALCS) s’est tenue le 1er juin 2013 au Maroc.

 A l’occasion de cette  7ème édition organisée par l’Association de lutte contre le sida (ALCS) en partenariat avec le ministère de la Santé et le comité régional du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), conjuguée cette année avec la tenue du 6e congrès de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (Opals) sur le thème «Les droits à la santé sexuelle et reproductive et la prise en charge juridique des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et des populations les plus exposées au risque », la Dresse Nadia Bezad, présidente de l’organisation, a déploré que le nombre de personnes atteintes du VIH-Sida au Maroc a évolué de 52% entre 2007 et 2011.
«Dix nouvelles infections sont enregistrées par jour au Maroc. Quatre décès ont lieu quotidiennement et un enfant est infecté tous les trois jours», des statistiques «alarmantes», selon la présidente de l’Opals, qui méritent de s’interroger sur les lacunes des stratégies adoptées pour lutter contre le sida au Maroc puisque l’épidémie liée au VIH «continue de croître au Maroc et en Afrique du nord en général, au moment où il est resté  stable dans d’autres régions du monde».

Le Maroc compterait 29 000 séropositifs. Environ 6824 cas de VIH/sida ont été déclarés au Maroc entre 1986 et fin juin 2012, dont 4314 au stade sida-maladie et 2508 porteurs asymptomatiques du VIH, selon les chiffres du Programme National de Lutte contre le sida confirmés par le ministère de la Santé. Environ 60% des des personnes vivant avec le VIH n’arrivent au circuit de la prise en charge médicale qu’à un stade tardif de la maladie.
Plus de 80% des personnes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur statut sérologique. Les adultes jeunes de 25 à 44 ans représentent 70% des cas de VIH notifiés. Le mode de transmission prédominant est hétérosexuel (84%) et la part des femmes est de 48%. Le ministère de la santé précise que 67% des nouvelles infections se produisent parmi les populations les plus exposées aux risques.

De l’avis de Dr Bezad, il s’agit là «de la preuve d’une insuffisance de coordination du fait de l’absence d’un conseil national de lutte contre le sida capable de fédérer toutes les énergies, de porter toutes les ambitions et de canaliser toutes les actions».
Pour ce qui est des droits juridiques des personnes atteintes et des groupes à haut risque, la présidente de l’Opals a regretté que la communauté des personnes vivant avec le VIH-Sida continue de souffrir de stigmatisation et de rejet, alors que la société marocaine a enregistré beaucoup de progrès.
«Il s’agit d’une composante importante longtemps délaissée alors que le volet des droits de l’Homme a fait une entrée remarquable. On ne peut pas lutter contre le sida si on ne prend pas en considération cet aspect», a-t-elle argumenté.

Le représentant de l’Onusida au Maroc, Karim Alami, a, pour sa part, indiqué que le Maroc s’est engagé dans le cadre de son plan stratégique national à mener un certain nombre d’actions, notamment l’élaboration d’une stratégie sur les droits de l’Homme et le VIH. 
«C’est une stratégie qui va permettre de mener des actions concrètes en matière de lutte contre la stigmatisation et la discrimination dans les différents milieux, en particulier le milieu des soins et celui du travail», a-t-il expliqué.
Il a ajouté que cette approche se veut cruciale pour accompagner les avancées que connait le Maroc en matière de droits de l’Homme.

Source : Maghreb Arabe Presse