Suisse : hausse de 15% du nombre de cas de VIH en 2012

Le nombre de cas de VIH a augmenté de 15% l’an dernier en Suisse, après trois années consécutives de recul.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a aussi constaté une hausse du même ordre pour les autres infections sexuellement transmissibles (syphilis, gonorrhée et chlamydiose).

Selon les chiffres publiés lundi dans le bulletin hebdomadaire de l’OFSP(22-13) , 645 cas de VIH ont été diagnostiqués l’an dernier, contre 562 en 2011. Le nombre de diagnostics déclarés est toutefois plus bas que dans les années 2002-2008.

Sur 645 cas, 478 étaient des hommes (+13%) et 156 des femmes (+17%). Un peu moins de la moitié (288 ou 45%) concerne des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Dans ce groupe de population, le nombre de diagnostics de VIH a augmenté de 17% par rapport à 2011.

Hétérosexuels aussi touchés

La progression est de 19% chez les hétérosexuels. En 2012, 102 personnes de cette catégorie ont été infectées: 39 femmes, contre 37 un an plus tôt, et 63 hommes, alors qu’ils étaient 49 en 2011.

Chez les toxicomanes, 31 diagnostics ont été recensés, contre 25 en 2011. Cette augmentation ne peut toutefois pas être interprétée comme un renversement de tendance en raison du petit nombre de cas, souligne l’OFSP.

Surtout dans les villes

Les cantons urbains (GE, ZH, VD, BS) sont les plus touchés par la hausse des cas de VIH. A Genève, 18,7 nouvelles infections pour 100’000 habitants ont ainsi été diagnostiquées l’an dernier, contre 11,5 en 2011. En Suisse centrale (GL, LU, NW, OW, SZ, UR, ZG), leur nombre est resté stable, à 3,6 cas, alors que la moyenne suisse est de 8,1.

Pour l’OFSP, ce phénomène s’explique d’une part par le fait qu’un grand nombre de célibataires et d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes résident dans les villes, où il est plus facile de rencontrer des partenaires sexuels occasionnels. Et d’autre part car on trouve dans les grands centres urbains, surtout à Genève, le plus de personnes originaires de pays à forte prévalence du VIH.

Analyse demandée

L’OFSP n’a pas trouvé d’explication claire à la hausse constatée l’an dernier, même s’il avance qu’elle pourrait être due à l’augmentation du nombre de tests de dépistage chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Il a donc invité la Commission fédérale pour la santé sexuelle à évaluer l’épidémiologie du VIH et des autres maladies sexuellement transmissibles et si nécessaire, de recommander au Conseil fédéral des modifications de la stratégie nationale.