Enquête mondiale gay: Le chantage, la stigmatisation et la pauvreté ruinent les vies et la santé

Une enquête mondiale parmi 5000 hommes gays et hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) dans 165 pays différents a révélé que seule une minorité dispose d’un accès facile à la prévention et au traitement du VIH.

L’étude mondiale de 2012 sur la santé et les droits des hommes, coordonnée par le Forum mondial pour les HSH et le VIH (Global Forum for MSM and HIV) a révélé que plus le revenu de leur pays est bas, moins les HSH trouvent facile d’accéder aux préservatifs, aux lubrifiants et, s’ils étaient séropositifs, au traitement.

Dans l’ensemble, 37% des hommes gays ont dit avoir facilement accès aux préservatifs sans restrictions et 25% aux lubrifiants. Dix-huit pour cent des répondants ont dit qu’ils étaient séropositifs. Parmi ceux-ci, 50% avaient un accès illimité au traitement du VIH dans les pays à revenu élevé, mais seulement 14% dans les pays à faible revenu (ce qui peut exclure certaines personnes qui ont eu accès aux préservatifs, au traitement et aux lubrifiants mais en ayant des obstacles à franchir, tels que d’avoir à payer) L’accès au dépistage du VIH était plus faible dans les pays à revenu intermédiaire que dans ceux à faible revenu.

L’accès aux ressources de toutes sortes était plus faible dans les pays où le taux perçu d’homophobie était plus élevé et la stigmatisation aux mains des prestataires de soins de santé a été particulièrement associée à un accès restreint aux préservatifs.

Être «out» comme gay était une bénédiction mitigée: l’appartenance à une association de soutien communautaire a été associée à un meilleur accès aux ressources, mais être publiquement gay ou ses conséquences négatives ont été associés à un moins bon accès aux lubrifiants et au dépistage du VIH.

Les jeunes hommes de moins de 30 ans ont moins accès à toutes les catégories de ressources sur le VIH que les hommes âgés, les jeunes étaient deux fois plus susceptibles de déclarer ne pas connaître leur statut sérologique. Les jeunes hommes sous traitement anti-VIH étaient beaucoup moins susceptibles de connaître leur charge virale ou d’avoir une charge virale indétectable, s’ils la connaissaient.

L’enquête en Afrique a été accompagnée par des entretiens avec 71 hommes au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud. Ceux-ci ont révélé que l’un des plus grands fardeaux auquel il devaient faire face n’était pas tant la violence que le chantage et l’extorsion de fonds, une des conséquences communes de l’homosexualité. Les réactions négatives du personnel de santé étaient également fréquentes.

Une constatation frappante est la façon dont le chantage, souvent par d’autres hommes gays, est l’un des problèmes les plus courants auquel doivent faire face les HSH dans les pays où l’homosexualité est toujours illégale, comme avant la dépénalisation aux États-Unis et en Europe. De même, le fait qu’être « out » en tant que gay restreint l’accès aux services de prévention peut refléter le fait que, dans les pays fortement homophobes, passer pour hétérosexuel est encore une stratégie nécessaire pour éviter les mauvais traitements. Le taux élevé de dépistage du VIH dans les pays pauvres peut s’expliquer par le succès des programmes de dépistage du VIH ou tout simplement par le fait que les pays à faible revenu ont tendance à avoir plus de VIH.

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