Les dictionnaires français adoptent le mariage pour tous

La loi française n’est pas encore promulguée. Pourtant, du Larousse au Petit Robert, les dictionnaires ont déjà dit oui à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.

Alors que le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe est débattu au Sénat, les dictionnaires prennent les devants et entérinent l’évolution du mot « mariage ».

Le Larousse
«Nous avons modifié dans le Petit Larousse 2014 (publié en juin 2013) la définition du mot ‘mariage’ en tenant compte du projet de loi en cours d’examen», explique la directrice des Dictionnaires et Encyclopédies chez Larousse, Carine Girac-Marinier. Avant, le mariage chez Larousse, c’était ça : «Un acte solennel par lequel un homme et une femme établissent entre eux une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par les dispositions juridiques en vigueur dans leur pays». Désormais, la nouvelle définition du mariage sera : «Un acte solennel par lequel deux personnes de sexe différent, ou de même sexe, établissent entre eux une union…» Le Larousse en ligne a adopté une version actualisée, mentionnant les couples homosexuels : «Nous nous devons d’être réactif», justifie Carine Girac-Marinier.

Le Petit Robert, «neutre» depuis 10 ans
Pas d’ajustements nécessaires dans Le Petit Robert, l’autre grand dictionnaire français. Depuis une dizaine d’année en effet, il ne définit plus le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme, mais comme «l’union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi». Une définition «ouverte et universelle», assure-t-on aux Dictionnaires Le Robert. «De plus, la loi n’est pas encore votée. Quand elle le sera, la définition évoluera».

Le dictionnaire de l’Académie
Enfin comment le «mariage pour tous» pourrait-il faire son entrer dans un vénérable dictionnaire… celui de l’Académie française ?  Aujourd’hui, l’Académie définit cette institution comme «l’union légitime d’un homme et d’une femme formée par l’échange des consentements que recueille publiquement le représentant de l’autorité civile». Mais »le sens des mots n’est évidemment pas figé. Si l’usage évolue dans la pratique et la langage, la définition de ‘mariage’ pourra être revue dans la prochaine édition… dans une quinzaine d’année», note Mathieu Pasqualini, directeur de cabinet du secrétaire perpétuel. Et oui… Le troisième tome de la dernière édition (allant de Maquereau à Quotité), n’a été publié qu’en novembre 2011!