La princesse héritière Victoria de Suède a fait les titres de l’actualité après avoir remis la récompense de l’«Homo de l’année» à un écrivain dont le dernier roman sur l’apparition du sida a remué le pays.

«C’est un vrai plaisir d’être ici ce soir. De sentir votre pouvoir, votre bonheur et votre sens du vivre-ensemble», a affirmé la princesse dans un court discours qualifié d’historique par la presse suédoise et la communauté homosexuelle.
Victoria, 35 ans, a fait son entrée sur la scène au rythme du tube d’ABBA «Dancing Queen» lors d’une remise des prix organisée par le magazine gai, QX. L’assemblée, surprise, lui a réservé une ovation debout.
Le prix a récompensé l’écrivain et homme de scène Jonas Gardell. «Ne séchez jamais les larmes sans gants», son dernier roman, qui a été adapté à la télévision, évoque l’apparition du sida en Suède dans les années 80 et le traitement réservé aux premiers malades homosexuels. Son titre fait référence aux instructions données à une infirmière alors qu’elle essuyait les larmes d’un mourant.
«Peu, très peu de personnes nous ont intéressés et nous ont touchés comme tu l’as fait. Ton message est clair. Redressez-vous. Donnez votre main. Nous allons sécher les larmes des uns des autres», a-t-elle dit à un lauréat souriant.
Le livre de Gardell a ému la Suède, un pays qui tient à sa réputation de hérault de la tolérance. D’aucuns ont demandé à ce que des excuses publiques soient adressées à la communauté homosexuelle. «Je ne vais pas à la pêche aux excuses. Je veux enfin être capable d’en parler. Ne plus être obligé de le cacher, être enfin capable de me souvenir», a écrit l’auteur en janvier dans le quotidien Svenska Dagbladet.
L’an dernier, le prix de l’«Homo de l’année» avait récompensé Anton Hysén, fils de l’ancienne star de Liverpool Glenn Hysén, le premier joueur professionel suédois a avoir fait son coming out.

Source : fugues.com