Judaïsme et homosexualité : une approche originale de Hervé Elie Bokobza

Hervé Élie Bokobza est né en 1967 à Boulogne-Billancourt. Après une formation supérieure talmudique et rabbinique en France, aux États-Unis et en Israël, il est enseignant et conférencier à Paris auprès de plusieurs centres d’études juives et universitaires.

Il a publié quatre ouvrages en hébreu consacrés au Talmud et aux Sages d’Israël − ouvrages salués par les plus hautes autorités religieuses juives. . Parmi ses publications il est l’auteur de L’Autre l’image de l’étranger dans le Judaïsme (Editions de l’Oeuvre).
« Le point de vue des religions en général et du Judaïsme en particulier au sujet de l’homosexualité est connu, il ne m’appartient pas ici d’en discuter les positions, archaïques et dépassées, mais de dégager, à partir des sources juives, une réflexion objective permettant de porter sur l’homosexualité et sur l’homosexuel un regard beaucoup moins rigide qu’il n’y paraît a priori. »Dans un texte qu’il a proposé à Yagg, il souhaite dégager, à partir des sources juives,  «un regard beaucoup moins rigide» sur l’homosexualité.

La base de l’argumentation de l’auteur est trés simple  et valable pour toutes les « religions du livre » :
1 – à l’époque de la rédaction des textes bibliques et traditionnels, le seul désir sexuel reconnu comme « normal », conforme à la norme religieuse, est le désir pour un être de l’autre sexe en âge de se reproduire, pratique d’ailleurs hautement recommandée.
2 – tout autre forme de pratique sexuelle, homosexualité comme inceste, n’est que perversion dans lequel il n’y ni désir, ni plaisir mais juste une attitude de rejet de Dieu dans le fait de désirer voir même de fantasmer une chose qui nous est interdite, mais dans l’incapacité à se maîtriser.
3 – aujourd’hui, nous ne pouvons plus prétendre que celui ou celle qui pratique l’homosexualité le fait en dépit de son propre désir. Au contraire, un-e homosexuel-le éprouve, à l’évidence, autant de désir pour une personne de son sexe qu’un-e hétérosexuel-le en éprouve pour une personne de l’autre sexe.

.« Tenant compte du fait que cette connaissance, qui distingue des catégories spécifiques de sexualités, est récente, une telle norme ne pouvait être connue des auteurs de la Bible. C’est pourquoi, au-delà de l’archaïsme du discours biblique, il est intéressant de montrer que l’homosexuel que nous connaissons n’a absolument rien à voir avec ce dont il est question dans les textes religieux. Et que l’on ne peut plaquer le texte biblique pour justifier notre regard sur l’homosexuel d’aujourd’hui. »

Pour toute information complémentaire sur le sujet, une adresse utile  : le Beit Haverim (« Maison des amis » en hébreu), groupe juif gay et lesbien de France, fondé en 1977, promoteur d’un judaïsme ouvert, libéral et assumé.

Et bien sûr, à Genéve, pour toutes vos qusetions concernant religion et homosexualité,contactez le groupe « Chrétien-ne-s & Homosexuel-le-s« .