Un mouvement de jeunesse camerounais appelle à commémorer mondialement, le mois prochain, le martyre d’un jeune homme soi-disant assassiné par la «mafia gay» (Article 360).

Le 21 août 2006, un homme de 30 ans mourait dans des circonstances troubles, défenestré d’un grand hôtel de Yaoundé. Ce fait divers sordide avait donné lieu à des spéculations délirantes. On raconte ainsi que le jeune Narcisse Djomo Pokam aurait auparavant été violé. Le mythe d’une «mafia gay», composée de prédateurs sexuels proches du pouvoir, s’était alors répandu dans la presse camerounaise. Ce drame ressort aujourd’hui dans l’appel lancé par un certain Rassemblement de la jeunesse camerounaise. Ce mouvement extrémiste d’opposition, qui a fait de la lutte contre la «sodomie» l’un de ses principaux chevaux de bataille, ambitionne de faire du 21 août une journée consacrée à la glorification de l’homophobie. Le 23 juin dernier, rapporte le site Afrik.com, il a annoncé l’organisation d’une anti-Gay Pride dans les rues de la capitale.

Le mouvement, qui se drape dans «la loi de la république du Cameroun, la sainte bible et la nécessité de préserver l’espèce humaine» espère bien voir cette initiative essaimer dans le monde entier. Elle voit en l’homosexualité une pratique qui «décime la jeunesse». A son actif récemment, une opération coup de poing contre une rencontre organisée contre la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH, en mars dernier. Le Rassemblement de la jeunesse camerounaise avait obtenu gain de cause, la police mettant fin à l’évènement.

OPÉRATION COUP DE POING

L’homosexualité reste illégale dans ce pays, et passible d’un maximum de 5 ans d’emprisonnement. Les arrestations arbitraires d’hommes désignés comme homosexuels y sont régulièrement rapportés par les associations œuvrant sur le terrain.

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